Festival de Cannes 2024 : "Mad Max", d'un pari fou à une mythique saga post-apocalyptique

George Miller redémarre les engins "Mad Max" avec "Furiosa", cinquième film de la saga, présenté à Cannes mercredi 15 mai. Retour sur l'épopée mythique de sang et de métal du réalisateur australien.
Article rédigé par Maryame Bellahcen
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
"Furiosa : une saga Mad Max", réalisé par George Miller et présenté au Festival de Cannes 2024. (WARNER BROS INC.)

Il était une fois George Miller. Avant de devenir le réalisateur de la saga post-apocalyptique que l'on ne présente plus, il commence sa carrière en tant que médecin. À la fin des années 1970, il était urgentiste dans une petite ville du Queensland. Il y soigne les accidentés de la route. Dans un pays comme l'Australie, où l'on voue un culte à l'automobile, c'est un véritable sport national. En parallèle de son travail de médecin, Miller est également cinéphile.

George Miller a dépensé ses économies pour financer et filmer Mad Max. Il sortira le film en 1979. Le pitch ? Un rodéo sauvage se déroulant sur les autoroutes de la banlieue de Melbourne. Un premier volet brutal et nihiliste qui révèle son atout le plus fort : Mel Gibson.

Il apparaît à l'écran dans le rôle de Max Rockatansky, un policier amoureux de vengeance et veuf. L'ombre de Max continuera de planer des années durant sur le cinéma d'action. Le reste appartient à l'histoire.

"Mad Max 2", la consécration de la saga

La machine de George Miller est lancée. Trois ans après son premier opus, il est attendu au tournant. Avec la suite, Mad Max : le défi, sortie en 1982, il signe peut-être son magnum opus. Cette œuvre influencera le cinéma de science-fiction de la fin du XXe siècle. Dans le monde George Miller, un bidon d'essence est au centre de tueries et des guerriers motorisés habillés de cuir s'entretuent dans un désert à perte de vue.

La mise en scène de Miller gagne en ampleur. Parmi les admirateurs de la saga, le réalisateur James Cameron. "Quand j'ai vu Mad Max 2 : le défi, je me suis dit que Miller avait lu dans mon esprit", confiait le réalisateur d'Avatar au Figaro en avril dernier. "J'ai dit à mon voisin dans la salle que je ne connaissais pas : c'est génial ! J'étais mordu de bagnoles, je faisais même des courses de rue. J'ai crashé beaucoup de voitures ! On retrouve cette adrénaline dans Terminator." Ainsi, George Miller confirme son statut de pionnier de l'âge d'or du cinéma australien.

"Mad Max 3", l'épisode mal aimé avec Tina Turner

L'épisode mal aimé de la saga sort en 1985. La civilisation est toujours en voie d'extinction après une guerre nucléaire mais, cette fois, Mel Gibson a les cheveux longs. Tina Turner, grande icône de la chanson rock, joue le rôle d'Entité, figure emblématique de la ville de Bartertown, alimentée par du méthane.

De nombreuses choses sont reprochées à ce troisième volet : par exemple, le fait que Max s'assagit, se prend d'une subite passion pour la défense des opprimés à en mettre un peu de côté de l'énergie et de la violence de Mad Max pour tomber dans une fiction édulcorée dépourvue de cette rage et de cette folie propres aux protagonistes proposés dans les deux précédents opus de George Miller.

Les duels à mort sous le "Dôme du tonnerre" n'ont pas l'adrénaline des courses-poursuites des deux premiers films. Le film souhaite offrir une nouvelle facette du monde post-apocalyptique, plus proche du blockbuster familial, dans laquelle les personnages secondaires prennent de l'importance. On s'éloigne des voitures létales et des routes bruyantes pour chercher à comprendre le fonctionnement d'un monde qui se reconstruit après des années d'anarchie.

"Fury Road", le symbole du renouveau de la saga

Les trois Mad Max se suivent, mais ne se ressemblent pas. Trente ans après sa dernière apparition à l'écran, Max Rockatansky est de retour. Sans Mel Gibson. Mad Max : Fury Road est présenté en ouverture du Festival de Cannes en 2015 et gagnera au passage six Oscars. Si, pour Scorsese, le cinéma est une réflexion sur le monde actuel, pour Miller, ce sont des camions-citernes qui foncent à toute allure. Le réalisateur, âgé à ce moment de 70 ans, remet un coup d'accélérateur avec Fury Road. La course-poursuite reste la figure de style préférée du réalisateur.

Du mouvement, de l'action, de la vitesse. Dans ce film, c'est après l'eau que tout le monde court, et non plus le pétrole. Au total, 150 millions de dollars ont servi à produire ce film et ont permis au réalisateur de s'offrir les jouets de ses rêves. Des véhicules customisés avec une panoplie d'accessoires (perches, lance-flammes, guitare électrique, etc.). Combats à la mise en scène spectaculaire sont au rendez-vous. Mad Max, interprété ici par Tom Hardy, joue surtout les faire-valoir. C'est Charlize Theron qui est au volant de ce film. Elle y joue le rôle de Furiosa, une Amazone au crâne rasé, amputée d'un bras.

Nous saurons mercredi 15 mai, jour de la première mondiale à Cannes de Furiosa avant sa sortie en salles le 22 mai, si George Miller a toujours de l'essence dans le moteur ou s'il est temps de couper le contact. Le réalisateur y raconte l'histoire de la jeunesse de son héroïne manchot, interprétée par Anya Taylor-Joy (connue pour ses nombreux rôles dont celui dans la série Netflix Le Jeu de la dame), quand elle avait encore ses deux bras et déjà soif de vengeance. Tout sauf une promenade de santé à la vue des premières images.

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