Festival d’Annecy 2024 : lancers d’avions et Joie aux commandes à l’avant-première nationale de "Vice-Versa 2"
Attendre la fin de la séance pour applaudir ? Pas ici ! Dans la grande salle du Centre culturel de Bonlieu, les bravos n’attendent pas l’apparition des crédits. Trente minutes avant le début de la première projection française du très attendu Vice-Versa 2, organisée ce vendredi 14 juin dans le cadre du Festival international du film d’animation d’Annecy, les mains du public battent gaiement et ne s’arrêtent que pour frapper de plus belle. Personne sur scène pourtant, et le grand écran n’affiche rien d’autre que le traditionnel rappel de l’interdiction de filmer la projection. Pour comprendre ce qui suscite un tel entrain, il faut d’abord lever les yeux.
"Celui-ci, il va aller loin !". Thomas, festivalier de "dix ans et demi" se lève de son siège. Il tient dans sa main un petit avion en papier blanc et le lance énergiquement vers l’écran. Le projectile tourne sur lui-même et tombe, à son grand désarroi, quelques mètres plus loin.
Cette activité à l’allure enfantine est loin d’être seulement pratiquée par le jeune garçon. Le jet d’avion est l’occupation principale des 925 spectateurs de la salle. L’intention est la même chez chacun : atteindre la scène, ou – c’est la réussite suprême –, parvenir à toucher l’écran. Les applaudissements se déclenchent dès qu’un projectile atteint la cible. Technique et persévérance font qu’à la fin de la séance, les avions victorieux se comptent par centaines, les sourires de fierté aussi.
Quelques minutes avant la projection du film, les bravos continuent mais s’adressent cette fois-ci plus clairement. Kelsey Mann, le réalisateur de Vice-Versa 2, monte sur scène pour annoncer les lauréats du Disney art challenge, un concours de dessin numérique destinés aux étudiants et organisé par les studios pour la douzième année consécutive. Il remet à quatre des 414 participants des prix allant de 2000 à 8000 euros puis se saisit d’un avion et le lance avec succès dans un public ultra-joyeux, plus disposé que jamais à voir la suite des aventures de Riley.
Émotions adolescentes
En 2015, lors de la sortie en salle du premier volet de Vice-Versa, Riley, l’héroïne de la saga, était âgée de onze ans. Presque dix ans plus tard, la jeune fille en a désormais treize et mène une vie tranquille auprès de ses parents et de ses amies. Mais surprise, la puberté frappe à la porte. Du jour au lendemain, Riley craint le regard des gens et ne supporte plus d'être considérée comme une enfant. Elle est traversée par de toutes nouvelles émotions.
Ce deuxième volet de Vice-Versa reprend la structure du premier film. L'intrigue alterne entre la vie quotidienne de Riley – le collège, les repas en famille, les matchs de hockey – et sa vie psychique où des personnages incarnant des émotions gèrent ses réactions et son humeur. Avec l'arrivée de la puberté cependant, Joie, Tristesse, Colère, Dégoût et Peur sont rejoints par quatre personnages : Anxiété, Envie, Ennui et Embarras.
Perturbateurs comme on en fait peu, formidables agents du chaos, ces petits nouveaux suscitent chez les spectateurs de nombreuses réactions. Durant la séance, le public rit, s'exclame et, immanquablement, une fois le film terminé, applaudit très longuement. Certains saluent les différentes techniques d'animation utilisées, d'autres débattent pour savoir quel est le meilleur nouveau personnage.
Si les avis à ce sujet divergent, le plaisir, quant à lui, semble être collectif. "Vice-Versa est sans aucun doute le film que j'ai le plus vu de ma vie. Ado, je le regardais en boucle", explique un étudiant. "Ça me dérange de le dire, mais je crois que celui-ci est encore mieux que le premier", poursuit-il.
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