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DVD : "Le Complexe de Frankenstein", l'art de créer des monstres au cinéma
Les monstres hantent les hommes depuis la nuit des temps. On les trouve sur les grottes pariétales, dans les mythes, la littérature… et au cinéma depuis ses origines. "Le Complexe de Frankenstein" d’Alexandre Poncet et Gilles Penso, retrace leur présence dans le 7e art à l’aide des plus grands spécialistes en effets spéciaux et réalisateurs tels que Joe Dante, John Landis ou Guillermo de Toro.
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Temps de lecture : 3min
Démiurges
Il n'y a pas que les metteurs en scène, les premiers concernés par cette histoire sont les concepteurs et fabricants de monstres. C’est tout ce processus créatif que dévoile "Le Complexe de Frankenstein". De la planche à dessin, à l’apposition d’un maquillage spécial sur un acteur, en passant par la sculpture, jusqu’aux images numériques. Les plus grands noms de la profession, tel que Rick Baker ("Men in Black, "Hellboy"), Phil Tippett ("Star Wars", "Robocop"), Tom Woodruff ("Aliens", "Terminator"), Dennis Murren ("Jurassic Park", "La Guerre des mondes") sont mis à contribution.Souvent réduits sous le simple qualificatif de techniciens, ces créateurs de l’ombre sont comme des démiurges. A l’image du Docteur Frankenstein qui donne vie à une créature de toutes pièces, ces cinéastes donnent l’illusion de la vie à des entités imaginaires. En exposant leur passion, de la conception, au maquillage, à l’animation, ils passent en revue l’histoire de leur profession qu’ils connaissent du bout des doigts. De nombreux extraits de films accompagnent leur propos, souvent inédits ou rares.
Evolution
Tout vient, comme souvent dans ce domaine, de Méliès avec les Sélénites du "Voyage dans la Lune" (1912), puis de Lon Chaney, star des années 20 ("Le Fantôme de l’opéra", "Notre Dame de Paris"), et Jack Pierce le créateur du masque de Frankenstein (1931)… Les techniques évoluent, les japonais préfèrent faire endosser un lourd costume à un acteur dans "Godzilla" (1954), le "roi des monstre", alors que Willis O’Brien ("King Kong", 1933) et Ray Harryhausen ("Jason et les Argonautes", 1963) tablent sur la "stop motion" (animation de poupées image par image intégrées à des prises de vues réelles). Puis arrive l’animatronique, avec des maquettes grandeur nature animées par câbles, puis assistées par ordinateur. Viennent ensuite les images de synthèse, jusqu’à la "motion capture" qui consiste à filmer un acteur ensuite recouvert d’une "peau numérique" (la dernière trilogie de "La Planète des singes").D’une facture classique, ce documentaire se veut avant tout didactique, certes, mais transmet la passion de ces artistes impliqués dans un processus industriel et économique, le cinéma, où la créativité, l’adaptation à des contraintes multiples les font se surpasser. Mais aussi sombrer, quand la technologie rend obsolète ce qui relevait jusqu’alors d’une forme d’artisanat. Les vieilles technique demeurent toutefois, et le meilleur rendu à l’écran émane toujours du mélange des recettes anciennes avec les nouvelles. Passionnant.
Le documentaire est complété par de nombreux et riches suppléments qui déclinent certains aspects de l’histoire de ces effets spéciaux et s’attardent sur certains des intervenants.
Le Complexe de Frankenstein
Alexandre Poncet et Gilles Penso
1h42
Supplément : commentaire audio des réalisateur, "L’odyssée de Frankenstein" (55 mn, making of du documentaire), Artisanat numérique (15 mn)
Disponible en DVD et Blu-Ray
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