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Dominique Blanc sacrée meilleure actrice à la Mostra de Venise

L'actrice française Dominique Blanc, 46 ans, a remporté la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine au 65e festival de Venise pour son rôle de femme follement jalouse dans "L'Autre", de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic.
Article rédigé par franceinfo
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"C'est beaucoup d'émotion, c'est beaucoup de joie, c'est un honneur fabuleux", a déclaré de sa voix grave et posée l'actrice en costume noir, en recevant son prix. "Je voudrais remercier Marco Müller (le directeur artistique de la Mostra) d'avoir choisi L'Autre, ce film rare et précieux", a-t-elle ajouté, ses cheveux châtain sobrement tirés en arrière dans une queue de cheval.

Teinte en blonde dans "L'Autre", elle incarne une assistante sociale divorcée, qui quitte son petit ami pour mieux profiter de sa liberté, mais se met à ressentir une jalousie dévastatrice lorsque celui-ci retombe amoureux. Ce sentiment incontrôlable fait bientôt vaciller sa raison. Adapté du roman d'Annie Ernaux "L'occupation", "L'Autre" introduit dans ce drame intime un personnage, omniprésent : un univers urbain oppressant.

Née le 25 avril 1962, Dominique Blanc est une actrice discrète à la palette large, dont la première passion est le théâtre. Elle a débuté sur les planches avec Patrice Chéreau, avant de jouer une alcoolique dans "La Femme de ma vie" (1986) de Régis Wargnier, qui lui vaut un César du meilleur espoir. Interprète sensible, Dominique Blanc décroche alors des seconds rôles dans les films de Claude Sautet, Claude Chabrol ou Louis Malle.

Ses compositions souvent bouleversantes lui valent de nombreux César : en 1991 pour "Milou en mai", deux ans plus tard avec "Indochine" de Régis Wargnier deux ans plus tard, et "Ceux qui m'aiment prendront le train" de Chéreau. Elle n'hésite pas à parier sur de jeunes réalisateurs, en tournant dans des premiers ou deuxièmes films. Dominique Blanc joue aussi bien des femmes au bord du désespoir - dans "Stand-by" de Roch Stephanik, qui lui vaut le César de la meilleure actrice en 2001, que des rôles plus fantaisistes, dans "Un fil à la patte" de Michel Deville.

Le palmarès de cette 65ème Mostra de Venise

"The Wrestler", de l'Américain Darren Aronofsky, a obtenu le Lion d'or du
meilleur film à la Mostra de Venise, entérinant le retour à l'écran de l'acteur Mickey Rourke. Il y incarne un catcheur dont les vicissitudes font écho
à sa propre expérience des rings de boxe.

Le Lion d'argent décerné au meilleur réalisateur est revenu
au Russe Alexeï German Jnr pour "Paper Soldier", qui se déroule
dans les steppes froides et nues du Kazakhstan.

La coupe Volpi du meilleur acteur est allée à l'Italien
Silvio Orlando pour son rôle dans "Il Papa di Giovanna" (Le Père
de Giovanna), histoire d'un père protecteur à l'excès et de sa
fille handicapée mentale.

"Teza", du réalisateur éthiopien Haile Gerima, a décroché
deux récompenses - le prix spécial du jury et celui du meilleur
scénario. Ce film évoque la vie d'un intellectuel éthiopien qui
fuit son pays durant la "terreur rouge" du régime marxiste dans
les années 1980, pour être ensuite violemment agressé en
Allemagne par de jeunes racistes.

Le cinéaste allemand Werner Schroeter a reçu le Lion spécial
du jury pour l'ensemble de son oeuvre.


L'ensemble du palmarès

Caroline Caldier et Edwige Coupez avec agences

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