Le Porquerolles Film Festival met en lumière les combats écologiques et récompense des collégiens réalisateurs en herbe
Cette troisième édition était parrainé par Gérard Jugnot, avec comme présidente du jury l’actrice Aïssa Maïga.
Parrainé par Gérard Jugnot avec pour présidente du jury l’actrice Aissa Maiga, le troisième Porquerolles Film Festival a délivré son Grand prix au bouleversant Utama, la terre oubliée, du réalisateur péruvien Alejandro Loayza Grisi, consacré aux conséquences de la sécheresse sur les populations péruviennes. Le jury a également décerné un prix à des collégiens invités à réaliser un film sur les causes environnementales.
La fin d’un monde
Après deux éditions limitées par la crise du Covid 19, en 2020 et 2021, le troisième Porquerolles Film Festival s’est clôturé le 12 juin au terme de vicissitudes inhérentes à l’organisation d’une telle manifestation sur une île. Si des impondérables ont émaillé la manifestation, ils n’ont pas altéré l’enthousiasme des organisateurs, son initiateur Vincent Doerr en tête, ni le parrain Gérard Jugnot ou le jury. Quant au public, il a répondu présent dans une ambiance bon enfant et familiale, dans un cadre d’exception.
Le Grand prix remis à Utama, la terre oubliée (sorti le 11 mai) reflète l’ambition du festival : sensibiliser les spectateurs aux causes environnementales qu’abordent des cinéastes des quatre coins du monde. Ainsi la sécheresse au Pérou dans Utama crée le déchirement d’un vieux couple. Eleveurs de lamas, ils sont incités par leur petit-fils à rejoindre la ville pour survivre. Un traumatisme culturel que refusera le vieil homme malade, préférant finir sa vie là où il a toujours vécu. La fin d’un monde. Beau et déchirant, le film sorti le 11 mai en France, est toujours en salles.
Le Prix du Jury a récompensé Birds of America de Jacques Lœuille, sur le peintre et illustrateur américain d’origine française Jean-Jacques (ou John James) Audubon (1785-1851) qui a consacré sa vie à répertorier et à peindre les oiseaux d’Amérique. Une Mention spéciale du Jury a distingué le film La Fabrique des Pandémies de Marie-Monique Robin dans lequel Juliette Binoche part à la rencontre de scientifiques pour comprendre l’émergence récente de maladies, rares ou inconnues, telles que la Dengue, le Chikungunya, le Covid-19, le Sida, ou Ebola.
Les EcoTubeurs, jeunes pousses de cinéastes
Six équipes de collégiens de la Sixième à la Troisième, de l’île de Porquerolles et de Hyères, ont répondu à l’appel des organisateurs de réaliser des courts-métrages sur un thème environnemental de leur choix, sous forme de documentaire ou de fiction. Visibles sur YouTube, leurs films seront prochainement diffusés sur France 2. Le Grand prix a été décerné à La Terre est belle, mais… réalisé par les élèves de 6e du Collège Gustave Roux d’Hyères, et le Prix du Jury est revenu à Cannettes sur le Terrain tourné par des collégiens du Centre Val des Rougières de Hyères.
Le Porquerolles Film Festival, c’est un peu l’anti-festival de Cannes, où les festivaliers auraient troqué le smoking et la robe du soir pour le bermuda et les tongs. Une ambiance relax, à laquelle l’organisateur veut insuffler un peu plus de rigueur, qui manque encore un peu à ce beau festival, jeune et handicapé en raison d’une naissance en pleine pandémie. Il est néanmoins enthousiaste oeuvrant, dans une île enchanteresse, sur un sujet grave mais toujours négligé, bien défendu au cinéma.
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