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"9 jours à Raqqa" : la ténacité d'une jeune femme, maire d'une ville symbole ravagée par la guerre, racontée dans un documentaire

Le documentaire "9 jours à Raqqa", première partie de la trilogie "La vie après Daech" de Xavier de Lauzanne, nous montre la dure tache de reconstruction d'une ville anéantie par l'Etat Islamique. Elle est littéralement portée par le courage et la force de sa jeune maire, Leila Mustapha.  

Article rédigé par franceinfo Culture - Marine Ritchie
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Leila Mustapha dans "9 jours à Raqqa, La vie après Daech, Partie 1" de Xavier de Lauzanne (2021).  (JEAN-MATTHIEU GAUTIER)

Raqqa, ville du nord de la Syrie établie sur les rives de l'Euphrate, et ancienne capitale autoproclamée de l’Etat Islamique, porte les marques de l’occupation de Daech à tous les coins de rue. Tout a été détruit et tout est à reconstruire. Sa jeune maire Leila Mustapha se bat pour redonner vie à sa ville et y instaurer une démocratie.

Le réalisateur Xavier de Lauzanne est allé à sa rencontre en compagnie de la journaliste et écrivaine française Marine de Tilly venue à Raqqa pendant neuf jours dans le but d'écrire son histoireLe documentaire 9 jours à Raqqa qui en est le récit, dresse le portrait de cette femme courageuse. Sélectionné au Festival de Cannes 2020, le film est en salles mercredi 8 septembre.  

Un portrait de Leila Mustapha

Leila Mustapha est au cœur du documentaire. Son découpage en neuf jours permet à la maire de se livrer progressivement. Peu à peu on entre dans son intimité : on la suit d'abord sur son lieu de travail et dans la ville, puis le soir sur le lit, dans sa chambre, où se déroulent les interviews. Autre moment de proximité, la rencontre des parents de Leila qui nous emmènent sur la tombe d’un de ses amis proches.

Ingénieure en génie civil, Leila Mustapha a été désignée co-présidente du Conseil Civil de Raqqa juste après la libération de la ville. Une des rares femmes dans ce milieu d’hommes, elle sait se faire écouter et semble inspirer respect et confiance. Chose exceptionnelle compte tenu de la condition dans laquelle a été tenue la femme à Raqqa sous le régime de l'Etat Islamique. Avec habileté, le documentaire met en avant ce contexte historique, entrecoupé d’extraits de journaux de télévision et d'autres vidéos des événements majeurs des dernières années. 

Leila Mustapha dans "9 jours à Raqqa, La vie après Daech, Partie 1" de Xavier de Lauzanne (2021) (JEAN-MATTHIEU GAUTIER)

La ville de Raqqa se dévoile

A travers le portrait de Leila Mustapha, c'est aussi celui de Raqqa qui se dévoile.  Ville en ruines où tout est à reconstruire, ville d'enfance pour laquelle celle-ci se bat sans arrêt. 9 jours à Raqqa est un chant de douleur, porté par la musique d’Ibrahim Maalouf, composée pour le film, qui accompagne les images de la ville, comme une complainte. Mais le documentaire livre aussi un message d’espoir et d’optimisme pour Leila Mustapha qui nous montre aussi bien l'étendue des chantiers que la renconstruction en cours, aidée en cela par les beaux clichés du photographe Jean-Matthieu Gautier

Leila Mustapha sur l'affiche du film "9 jours à Raqqa" de Xavier de Lauzanne.  (ALOEST FILMS ET ECHO STUDIO / ALLOCINE)

La fiche

Genre Documentaire 
Réalisateur : Xavier de Lauzanne 
Avec : Leila Mustapha, Marine de Tilly, Gulistan Sido 
Pays : France 
Durée : 89 minutes 
Sortie : 8 septembre 2021 
Distributeur : Aloest Films et Echo Studio 

Synopsis Leila Mustapha, 30 ans, ingénieure en génie civil, trois fois major de sa promotion, est la jeune maire de Raqqa, l’ancienne capitale autoproclamée de l’état islamique en Syrie. Plongée dans un monde d’hommes, elle a pour mission de reconstruire sa ville en ruines après la guerre, de réconcilier et d’y instaurer la démocratie. Une mission hors normes. Une écrivaine française traverse l’Irak et la Syrie pour venir à sa rencontre. Dans cette ville encore dangereuse, elle a 9 jours pour vivre avec Leila et découvrir son histoire.

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