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[DEAUVILLE] Un palmarès en demi-teinte

Le président du jury du 39e Festival du cinéma américain de Deauville, Vincent Lindon, était visiblement ému de quitter sa fonction, ses jurés et la ville. Les résultats de leurs délibérations ne sont toutefois pas à la hauteur des attentes de ce qui s’est pourtant avéré un très bon cru.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Vincent Lindon le 7 septembre 2013 présentanr son palmarès comme président du jury du 39e Festival du cinéma américain de Deauville.
 (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Reportage : R.Benbourek/M.Bellinghen/K.Lepainteur

Vincent Lindon impayable
Vincent Lindon à ouvert sa prestation sur une minute de silence pour commémorer la disparition le 2 septembre, en plein festival, de l’actrice Valérie Benguigui à l’âge de 47 ans, avec laquelle il a tourné, rappelant la qualité de son art et ses qualités humaines.
Valérie Benguigui à l'enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" sur France 2 (avril 2012)
 (PhotoPQR / Le Parisien / Frédéric Dugit Paris VIIIe / MAXPPP)
Dans un long discours plein d’humour et émouvant, le comédien à déclaré combien il avait été touché par la tâche qui lui incombait : "J’ai adoré cette décade et mon jury" a-t-il lancé, ajoutant avoir dormi "21 heures en 8 jours", une performance. En s’adressant aux jurés, il leur a déclaré « Vous allez atrocement me manquer », tant que « J’ai besoin d’une chambre de décompression pour rentrer à Paris ». Après une ritournelle autour de son action dans l’hôtel où il résidait en faveur de Nicolas Cage, Jamie Foxx et Cate Blanchett pour éviter une émeute, il a demandé en conclusion un vote du public à main levée pour le réélire président du festival l’année prochaine. Ce qu’il a remporté… haut la main.
Un palmarès qui manque de chien
Le Grand prix décerné à "Night Moves" récompense un film intéressant, mais pas plus que beaucoup d’autres projetés durant le festival. Il recoupe nombre d’autres dans sa rythmique lancinante, une caractéristique redondante dans nombre de productions cette année. Son sujet aurait-il fait la différence ? Ses concurrents en avaient de tout aussi originaux. Ce choix échappe… Pourquoi ?
Quant à un ex aequo pour le Prix du jury, cela est toujours mauvais signe."All is Lost" se distingue bien évidemment par rapport à "Stand Clear of the Closing Doors" en raison de la prouesse de sa mise en scène, sa cinématographie et son acteur.
La distinction de "Stand Clear…" le mettant au même niveau que "All is Lost", émane de la cause qu’il valorise, l’autisme, donc seulement par son sujet. Il est évidemment défendable à mille titres, mais peut-être moins par le cinéma, le film de Sam Fleischner ayant peu de chances d’attirer le public pour le convaincre de se rallier à ce combat difficile. Il émane comme un goût de politiquement correct dans cet ex aequo, qui laisse de côté le cinéma, même si le film ne manque pas de qualités. Deauville est un festival de cinéma, non ? Pas de cause humanitaire ou sanitaire. Les deux ne sont pas incompatibles, mais là, les deux films, en termes de cinéma, ne jouent pas dans la même cour. Dont acte.
Le Prix de la Révélation Cartier et du public revenus à "Fruitvale Station" ne sont pas très surprenants, le film ayant été récompensé à Sundance. Plein de qualités et correspondant aux attentes du public Deauvillais, il n'est pas étonnant de trouver le film au palmarès. Toutefois, encore un constat : pas de surprise, alors que la programmation en était pleine.
Enfin le Prix de la critique vient donner un peu de suc à ce palmarès en récompensant "The Retrieval" de Chris Eska,, au sujet original, road movie lacustre et à pied, à l’aube de la guerre de Sécession.

.A terme, ce passe-t-il quelque chose dans ce palmarès, hormis le Prix du jury remis à  ce grand film qu'est "All is Lost" ?. Une création au vrai sens du terme ? Hors des limites de la reconnaissance du traitement de tel ou tel sujet. ? Enfin un vrai film ?
The last but not the least, le Prix Michel D’Ornano remis à "Les Garçons et Guillaume à table !" de Guillaume Guallienne est d’une telle évidence, que l’on ne peut que vous renvoyer à notre critique dithyrambique ! Chef-d’œuvre

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