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[DEAUVILLE] Le Grand prix et le Prix du Public au triomphal "Whiplash"

"Whiplash" de Damien Chazelle a remporté samedi soir le Grand prix et le Prix du public du 40e festival du cinéma américain de Deauville. Il est rare que le public et le jury, sans parler de la critique, soient unanimes sur un film. Ce consensus reflète les immenses qualités de ce film hors normes qui a enthousiasmé le public du Centre International Deauville lors de sa projection officielle.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le réalisateur Damien Chazelle (C), le compositeur Nicolas Britell (G) et l'acteur Miles Teller (D), l'équipe de "Whiplash" avec leurs Grand prix et le Prix du public, au 40e Festival du cinéma américain de Deauville, le 14 septembre 2014
 (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Le palmarès complet (cliquez sur les liens pour lire les critiques)
Grand Prix : "Whiplash" de Daminen Chazelle
Prix du 40e anniversaire, (créé à la demande du jury) : "Things People Do" de Saar Klein
Prix du jury : "The Good Lie" de Jacques Favreau
Prix Révélation Cartier  : "A Girl Walks Home Alone at Night"» de Ana Lily Amirpour
Prix du public : "Whiplash" de Damien Chazelle
Prix de la critique international : "It Follows" de David Robert Mitchell
Maika Monroe dans "It Follows" de David Robert Mitchell
 (Metropolitan FilmExport )
Prix Michel D’Ornano (premier film français) : "Elle l’adore" de Jeannne Herry.

De bonnes et de mauvaises surprises
Que "Whiplash" reçoive le Grand prix et le Prix du public, inauguré cette année, est éminemment mérité. C’est le seul film en compétition que Culturebox a noté 5/5, avec le jury et le public. Nous nous rallions à ce double choix qui s’avère évident, par la standing ovation de plus de cinq minutes qui avait suivi la projection du film. Sa sortie, le 24 décembre, n’est pas une date facile pour remplir les salles, mais c’est un beau cadeau de Noël. Un des plus beaux de l’année.

Le prix, inventé cette année, du 40e anniversaire, revenu à  "Things People Do"» est mérité, par le sujet traitant d’une Amérique sociale désemparée qui s’ouvre à une réflexion universelle sur la condition humaine, plus universelle. Toutefois, le rythme un peu lent du film le dessert.

Jason isaac et Wes Bentley dans "Things People Do" de Saar Klein
 (DR)

Le Prix du jury revenu à "The Good Lie" est, lui, plus surprenant, surtout venu de la part de professionnels, pour la plupart réalisateurs. Sur l’aide apportée par les États-Unis durant la guerre du Darfour, au Soudan, le film est louable. Mais son traitement, a priori édulcoré, semble cautionner une opération destinée à la propagande américaine en Afrique qui tente de s’y faire une place au soleil. Comme le disait un collègue : "C’est un film que l’on ne doit pas ne pas aimer." Politiquement corect.

"The Good Lie" de Philippe Fardeau
 (UGC Distribution)

Par contre, le Prix de la révélation Cartier à "A Girl Walks Home Alone at Night" est une vraie bonne surprise. Il récompense un film original, tant dans son sujet, que sa forme et son sous-texte courageux. La jeune réalisatrice Ana Lily Amirpour a déclaré à ce propos qu’elle espérait voir son film piraté, pour que les Iraniens puisse le voir sur leurs ordinateurs, puisqu’il n’a aucune chance d’être distribué en Iran.

Shela Vand dans "A Girl Walks Home Alone At Night" de Ana Lily Amipour 
 (Pretty Pictures)

Très inattendu, également, le Prix de la critique international revenu à "It Follows", relecture des films d’horreur des années 70-80, dits "Slashers", du type "Halloween", ou plus tard "Scream", avec un petit rien en plus, analytique et au sous-texte savoureux.

Maika Monroe dans "It Follows" de David Robert Mitchell
 (Metropolitan FilmExport )

Le Prix Michel D’Ornano, qui récompense un premier film français de l'année, revenu à "Elle l’adore", est très largement mérité. Réalisé par Jeannne Herry, la fille de Miou-Miou, avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte, le film a été qualifié par Pierre Lescure et Vincent Lindon de meilleure comédie de l’année. Ce sur quoi nous les rejoignons. 

Laurent Lafitte et Sandrine Kiberlain dans "Elle l'adore" de Jeanne Herry
 (StudioCanal)

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