Cinéma : "Le Chant du loup", un film français qui se passe dans un sous-marin et qui renouvelle le genre

Le Chant du loup d'Antonin Baudry sort en salles mercredi 20 février. Le récit haletant est celui de la mission à haut risque d'équipages français de sous-marins en pleine crise nucléaire mondiale. Une réussite pour un premier film, dont le réalisateur était déjà passé de la diplomatie à la bande dessinée, il est le co-auteur de Quai d'Orsay.

Le Chant du loup n'a rien à envier aux classiques hollywoodiens. La sensation d'étouffement dans l'exiguïté des sous-marins, les scènes guerrières dans les profondeurs, en font un vrai film d'action. La dramaturgie, bien française, renouvelle le genre. Dans un contexte international explosif de menaces terroristes et conquêtes militaires russes, la France doit engager son arme atomique. Là où le cinéma américain ne serait que manichéen, Antonin Baudry introduit une dimension humaine.

Tout le poids sur les épaules d'un seul homme

Ce sont bien des hommes hors-normes, ces sous-mariniers qui sont confrontés à des choix aux conséquences terribles. C'est le plus fragile des personnages, le jeune expert en écoutes des bâtiments ennemis, qui incarne cette problématique. "C'est le rôle 'd'Oreille d'or' dans un sous-marin nucléaire : il prend la décision de classifier ou de déclassifier un son, de dire c'est un danger ou ce n'est pas un danger. Autant dire qu'il a tout le poids sur les épaules", explique Antonin Baudry. "En France on lui donne plus de poids qu'à l'analyse spectrale des écrans, des ordinateurs, etc. On considère que c'est plus fiable. Ce n'est pas forcément toujours le cas aux États-Unis".

Fidèle aux procédures et au langage de la marine nationale Le Chant du loup  est une réussite, dommage que dans le trio d'officiers, Matthieu Kassowitz, domine aussi dans le jeu ses subalternes Omar Sy et Reda Kateb.