Cinéma : "La Promesse de l’aube", pour l'amour d'une mère

Roman central dans l'oeuvre de Romain Gary, La Promesse de l'aube, publié en 1960, est adapté au cinéma par Eric Barbier. Le film sort mercredi en salles, avec, dans le rôle de la mère de l’écrivain, une Charlotte Gainsbourg éblouissante.

La relation mère-fils en question

"Avec l'Amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais", écrivait Gary dans ce roman, pas seulement autobiographique, où il décrit la relation mère-fils. Il faut dire que la sienne, de mère, était en soi un personnage de roman. De la Pologne d'avant-guerre à Nice, cette femme juive, excentrique, débordante d'énergie, a consacré sa vie à son fils, en lui jurant qu'il serait ambassadeur, écrivain, héros, destin qu'il s'est acharné à accomplir.

Gainsbourg puise dans sa propre histoire pour incarner le rôle

Mais autant d'amour maternel étouffe. Charlotte Gainsbourg, métamorphosée pour le rôle, a puisé dans sa propre histoire familiale pour être Nina. "Bien sûr, ma grand-mère résonnait plus encore que la mère de Romain Gary, confie l’actrice. Mais je me raccrochais à ce qui m’était utile. Ils ont immigré au même moment. Certes Romain Gary n’est pas né en France mais il y avait cet amour de la culture française… Ma grand-mère avait un accent russe à couper au couteau et ce corps-là : c’est cela qui me touchait." La partition avec Pierre Niney, qui joue Romain Gary adulte, fonctionne bien, même si le film est souvent à la traîne de la puissance du roman.