Cannes 2016. Sandrine Kiberlain signe "Bonne figure" : le cinéma qui regarde les femmes par le trou de la serrure
La comédienne Sandrine Kiberlain est sur la Croisette pour présenter un film dans lequel elle ne joue pas. Projeté en clôture de la Semaine de la Critique ,"Bonne Figure" est un court-métrage, une fiction de douze minutes qu'elle a réalisée avec toute une équipe de gens avec lesquels elle travaille depuis vingt ans.
Dans le rôle principal, Chiara Mastroianni incarne une grande actrice qui rentre chez elle après un gala et n'arrive pas à enlever seule sa robe.
Le choix du court
"On fait la clôture de la semaine de la critique ce qui est génial parce que ça va drainer du monde et nos films vont être vus alors qu'ils sont courts. Commencer par un long... ça ne s'est pas passé comme ça. Je crois que je suis une lente. J'avais besoin d'apprendre et de savoir si je suis capable après d'enchaîner, avec j'espère l'idée d'écrire un long-métrage", explique la comédienne réalisatrice.Une histoire qui peut arriver à tout le monde
"Bonne figure" a été sélectionné parmi 1 600 autres films. Cette histoire de femme qui ne laisse rien paraître lui trottait dans la tête depuis longtemps."Ce que je raconte là peut arriver à une caissière ou à une autre femme. Toutes ces femmes qui font bonne figure la journée, tout sourire face aux responsabilités qu'elles ont et au rôle qu'elles ont à jouer socialement, et il peut y avoir du bonheur là dedans. Mais je voulais montrer la grande différence qui peut exister entre ce que l'on montre de nous et ce qu'il y a derrière notre porte. Chacun a une intimité que l'on ne voit jamais. Le cinéma permet d'aller derrière cette porte. Le cinéma peut montrer que, même en pleine gloire, positive, un détail de la vie peut nous effondrer", révèle encore Sandrine Kiberlain.
"Bonne Figure" Film de Sandrine Kiberlain avec Chiara Mastroianni et Vincent Lindon - 00h13
Un soir de gloire où elle a reçu un prix, Françoise, actrice, déambule dans la lumière bienveillante du regard des autres. Elle rayonne dans une robe qui lui va comme un gant. Chez elle, seule, la fermeture éclair lui résiste. L’absence de toute aide la plonge devant l’étendue de sa solitude.
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