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Cannes 2013 : le tchadien « Grigris » manque de magie en compétition

Mahamat Saleh Haroun est pour la deuxième fois en compétition officielle, après avoir remporté en 2010 un très mérité Prix du jury pour son magnifique "Un homme qui crie". Comme ce dernier, qui concourait sous bannière franco-belge,"Grigris" n'est pas une production africaine, mais française.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Soulémane Démé dans "Grigris" de Mahamat Saleh Haroun
 (Pili films )

De Mahamat Saleh Haroun (France) : Soulémane Démé, Marius Yelolo, Cyril Guei, Anaïs Monory - 1h40 - Sortie : 28 août 2013

Synopsis : Alors que sa jambe paralysée devrait l'exclure de tout, Grigris, 25 ans, se rêve en danseur. Un défi. Mais son rêve se brise lorsque son oncle tombe gravement malade. Pour le sauver, il décide de travailler pour des trafiquants d'essence…

Une barque trop chargée
Le nouveau film de Mahamat Saleh Haroun se retrouve-t-il à Cannes parce que sans lui l’Afrique s’en serait trouvée cruellement absente ? Si le cinéaste tchadien a fait montre de son talent, il achoppe ici, avec pourtant un sujet passionnant sur le papier, aux images parfois magnifiques, mais qui au final déçoit.

Le personnage de Grigris, jeune tchadien handicapé parvenant à dépasser sa condition par la danse, suffisait au sujet. Le surcharger par un père malade pour lequel il va se sacrifier est redondant. Qu’il s’amourache de plus pour une prostituée déconsidérée et poursuivie par ses maquereaux, charge par trop la barque.
"Grigris" de Mahamat Saleh Haroun
 (Les films du Losange)

Porte-à-faux
Mahamat Saleh Haroun aurait du se limiter à cette obligation du personnage à se fourvoyer dans le trafic d’essence pour se sortir de sa condition précaire. Cette partie est la meilleure du film - avec l’installation du contexte -, le cinéaste faisant encore montre de ses qualités de faiseur d’images, tant dans le cadre que les harmonies colorées.

Mais c’est surtout dans l’interprétation que le bât blesse. Si Souleymane Deme (Grigris) est impressionnant dans sa prestation physique, il l’est moins dès que le texte s’impose. Tout comme sa comparse Anaïs Monory (Mimi). Le film revendique une tonalité naïve, sur le ton d’un conte, alors qu’il a le potentiel d’un thriller. Le cinéaste ne semble pas vouloir l’assumer, entraînant un porte-à- faux, tant dans le traitement que l’interprétation. Dommage.

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