Cannes 2013 : le Mexicain « Heli » ne convainc guère en compétition
De Amat Escalante (Mexique), avec : Armando Estrada, Linda González Hernández, Andrea Jazmín Vergara - 1h45 - Sortie : non déterminée
Synopsis : Au Mexique, la famille d’Estela, une jeune fille de 12 ans est prise dans un engrenage de violence lorsque celle-ci tombe amoureuse d’un jeune policier impliqué dans un détournement de drogue.
Venu jusqu'ici à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, en 2005 avec "Sangre" et en 2008 avec "Los Bastardos", Armando Estrada est pour la première fois en compétition officielle avec "Heli". Le cinéaste fait montre de la vigueur du cinéma mexicain depuis plusieurs années, au côté de son compatriote Carlos Reygadas, également régulièrement présent sur la Croisette.
Avec Carlos Reygadas, dont il fut l’assistant, Amat Escalante, était sélectionné à Un Certain Regard, Prix de la critique internationale (FEPRESCI) pour « Sangre », puis dans la même catégorie avec « Los Bastadros ». Un attachement au cinéma latinos, mérité certes, mais pas toujours justifié.
Le dernier film de Reygadas, « Post Tenebrae Lux », en compétition l’an dernier et qui vient de sortir sur nos écrans, avait énormément déçu. « Heli » déçoit beaucoup moins, mais l’on sent dans la sélection cannoise la persistance d’y inclure un film latinos, plus pour la forme que ses qualités, même si certaines demeurent. Naturalisme
« Heli » est un film à la forme néo-réaliste, sauce chili, naturaliste, sinon misérabiliste,avec des instants de violence provocateurs, tels une émasculation par le feu, représentative des exactions pratiquées par les cartels, qui laisse loin derrière « Savages », pourtant pimenté, de Olivers Stone.
Mais sur un même sujet, ou presque - les cartels mexicains,et la corruption mexicaine avec ses implications dans les familles innocentes -, on préfèrera sans hésitation « Miss Bala » (à un Certain Regard en 2011). Reste des ambiances, un milieu humble bien décrit, et une violence traumatique. Mais manque le lien, une dramaturgie, une mise en scène : peu de chance d’arriver en dernière ligne, malgré l’effort.
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