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Cannes 2013 : "Inside Llewin Davies", les frères Coen agréables à minima

Régulièrement à Cannes depuis 1991 avec "Barton Fink" qui remporta la Palme d’or, les frères Coen ont raflé le Prix de la mise en scène avec "Fargo" en 1996, et un deuxième avec "The Barber" (2001). Ils ont montré sur la Croisette moult d'autres films : "Le Grand saut", film d'ouverture en 1994, "O' Brother" en 2000 et "No Country for old men" en 2007.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Oscar Isaac dans "Inside Llewin Davis" de Ethan Coen et Joel Coen
 (StudioCanal )

De Ethan Coen et Joel Coen (Etats-Unis), avec : Oscar IsaacJustin Timberlake,  Jeanine Serralles, Carey Mulligan, Frank Ridley - 1h45 - Sortie : 6 novembre 2013

Synopsis : Le quartier du Village, à New York, vu à travers le parcours de l'une de ses figures emblématiques, le musicien folk Dave von Ronk.

Le Village
Après 6 ans d'absence, c'est le grand retour des frères Coen en compétition, avec "Inside Llewyn Davis" qui se déroule pour la première fois à New York, où ils habitent, une ville qu’ils n’ont jamais filmée. Ethan et Joel Coen ont présenté huit de leurs films sur la Croisette, et deux segments de films choraux. La nappe est mise.

"Inside Llewyn Davis" se déroule à Greenwich Village, à New York, dans les années 60, et s'inspire de l'autobiographie du chanteur folk Dave van Ronk, inspirateur de Bob Dylan. Des bars du Village à Chicago, jusqu'à une audition désastreuse, "Inside LLewyn Davis" évoque une vie de bohème aujourd'hui révolue et nostalgique. Mais ont peut compter sur les deux frères les plus célèbres du cinéma de ne pas sombrer dans une évocation tristounette, bien au contraire.
Oscar isaac et Justin Timberlake dans "Inside Llewyn Davis" de  Ethan Coen et  Joel Coen 
 (StudioCanal )

Rires atones
L’époque et le contexte n’étaient pas à la déprime, même si pour tous ces artistes du Village la plage n’était pas sous les pavés, le logement demeurant précaire et les repas à la diète. Dave van Ronk, alias LLewyn Davis, connaît toutes ces galères, objet de la première partie du film. Le personnage apparait comme sujet prétexte à cette évocation plus large, surtout nourrie de rapports conflictuels entre les protagonistes, avec comme dénominateur commun l’incrustation, ou l’opportunisme pour quelques nantis - d’autre part sympathiques – de se forger une image « hip ». Sans parler de l’image du folk singer dans la communauté, par rapport au jazz, dont le porte-parole dans le film est incarné par l’incontournable John Goodman, irrésistible et habitué des Coen.

Si l’ambiance est nourrie de l’humour toujours très juste des deux cinéastes, l’image, elle, est tout le long du film d’une lumière atone, d’un gris coloré plombant, alors que le rire éclate dans chaque scène, dans la nature des personnages, des dialogues, ou du fil rouge que constitue la course au chat. Mais pourquoi introduire la silhouette et la voix de Dylan, qui prendra le relais, dans un flash-back qui renvoie au début du film ? Construction bancale, donc. Au bout du compte, les frères Coen nous servent un film agréable, mais quelque peu à minima sur un sujet sur lequel ils étaient attendus. Reconnaissons qu’ils ont placé la barre si haut que l’on attend d’eux toujours plus. Toutefois la surprise manque.


Reportage: Nathalie Hayter, Nathalie Berthier, Olivier Badin, Caroline Labasque

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