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Bordeaux, première étape d'un Drive-In Festival pour retrouver les joies du cinéma, au profit des exploitants

Le "Drive-in Festival" devrait ensuite se poser à Marseille, puis dans le Nord.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
Tradition importée des Etats-Unis, comme ici en Floride, le drive-in s'installera dix jours dans "la belle endormie". (VIC MICOLUCCI / AFP)

"Après ce long confinement, les gens ont envie de se faire une toile": les salles obscures étant fermées pour cause de Covid-19, c'est l'immense place des Quinconces, au coeur de Bordeaux, qui va se transformer samedi en un cinéma à ciel ouvert pour la première étape en France du Drive-In Festival.

Ce festival itinérant, qui devrait se poser ensuite à Marseille et dans les Hauts-de-France, va présenter pendant dix jours dans la capitale girondine, dix films "issus d'une programmation exigeante et cinéphile", affirme à l'AFP Mathieu Robinet, président de l'association organisatrice de l'événement.

Un festival éphémère au profit des exploitants de salles en péril

Cet ancien directeur général de Bacs films, l'un des studios indépendants majeurs en Europe, préside en effet l'association "Drive-in festival" dont le concept a germé "il y a moins de deux semaines" et qui se veut "éphémère". Le festival s'arrêtera dès la réouverture des salles obscures.

"On veut simplement proposer une offre culturelle pendant le déconfinement, pas créer une offre commerciale", dit-il. De toute façon, "le Drive-In Festival n'a pas de potentiel commercial" car il n'est possible que grâce aux 35 bénévoles de l'association, détaille Mathieu Robinet.

Les bénéfices éventuels seront remis aux "exploitants en péril". Ce festival est aussi pour eux et vise à "préparer la réouverture des cinémas" avec la projection de bandes-annonces durant la séance, ajoute-t-il.

Sur la place, parmi les plus grandes d'Europe avec ses 12 hectares, 200 voitures distantes d'un mètre et demi pourront se garer face à un écran géant de 190 m2. La sonorisation se fera via la bande FM de l'autoradio. Au programme, il y en aura "pour tous les goûts" : l'oscarisé Parasite, la comédie française le Grand Bain, Les invisibles, etc.

Vivre une expérience de cinéma, sans contact physique

Marquages au sol, scan des billets préalablement achetés en ligne derrière la vitre du véhicule, port du masque obligatoire en cas de sortie de la voiture, un "strict cahier des charges sans contact physique" a été établi, précise Fabien Robert, l'adjoint à la culture de la Ville qui a gracieusement mis l'espace à la disposition du festival.

En Espagne également, les drive-in apparaissent comme une solution à la fermeture des salles. (JOSE JORDAN / AFP)

Cette "belle idée" reste de circonstance, dit-il, "nous voulons permettre la continuité de l'accès à l'art durant la période de déconfinement" alors que "les salles de spectacle et de cinéma sont fermées", mais il n'y a "pas d'intention d'installer ce festival".

Le Drive-In Festival n'est pas non plus "une apologie de la voiture", affirme Mathieu  Robinet. "Les moteurs seront coupés pendant le film" et le coût de l'empreinte carbone du festival reversé à une association de protection de l'environnement.

En attendant que le noir se fasse samedi à partir de 21h, la billetterie sur driveinfestival.org "cartonne", se réjouit le président de l'association, pour qui "regarder un film à plusieurs sur un grand écran, même en voiture, reste une expérience de cinéma".

Le drive-in, un concept qui se développe partout en France

L'idée gagne du terrain partout en France. A Caen, le cinéma LUX travaille sur un drive-in sur le parking du Parc Expo, a priori à partir du 26 mai, à raison de 4 ou 5 fois par semaine.

En Vendée, du 21 au 24 mai, aura lieu le DéconCiné au Centre Équestre des Herbiers : 100 à 150 voitures par séance avec une programmation du film familial à celui d'action. Dans chaque véhicule, cinq personnes s'il s'agit d'un même cercle familial ou deux si ce sont des amis.

A Crest, dans la Drôme, la mairie LR et le cinéma d'art et d'essai L'Eden ont organisé une première séance mardi, sur un parking en centre-ville. La bonne épouse, avec Juliette Binoche, a été projeté sur un écran gonflable de 15 mètres carrés, devant 120 véhicules.

Les spectateurs ont été "disciplinés (...) personne n'est sorti de sa voiture ou n'est reparti avant la fin", a souligné Eric Aubert, directeur de la culture à la ville. D'autres séances sont prévues, gratuites et réservées en priorité aux Crestois.

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