Arnaud Desplechin, après son César : "Le cinéma transforme la réalité en roman"
Projeté à Cannes en mai 2015 dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, "Trois souvenirs de ma jeunesse" avait rencontré un succès quasiment prévisible auprès du public et de la critique. Desplechin y redonne vie à son alter ego cinématographique, Paul Dédalus. Il choisit d'explorer une nouvelle période de sa vie, antérieure à celle qu'il avait évoquée en 1996 avec "Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)".
Dédalus est cette fois interprété par le jeune Quentin Dolmaire, mais Mathieu Amalric n'est pas absent pour autant puisqu'il est le Dédalus d'aujourd'hui, se souvenant de sa jeunesse. Et se souvenant surtout de son premier amour, une adolescente interprétée par Lou Roy-Lecollinet. C'est d'ailleurs son visage qui reste en tête après la projection. Son personnage de femme fatale de banlieue, amoureuse sincère mais qui ne sait pas dire non, fait tout le charme de ce film.
Premier César de sa carrière
Comme la plupart des films d'Arnaud Desplechin, "Trois souvenirs de ma jeunesse" a été tourné dans les décors de sa ville natale, Roubaix. Au lendemain des César, où il a été distingué pour la première fois, le cinéaste a répondu en duplex aux questions de France 3 Lille."Trois souvenirs de ma jeunesse"
D'Arnaud Desplechin
2h03
Avec Mathieu Amalric, Quentin Dolmaire, Lou Roy-Lecollinet
Synopsis : Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient… De son enfance à Roubaix… Des crises de folie de sa mère… Du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent… Il se souvient… De ses seize ans… De son père, veuf inconsolable… De ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe… Il se souvient de ses dix-neuf ans, de sa sœur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir… De ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Behanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie… Et surtout, Paul se souvient d’Esther. Elle fut le cœur de sa vie. Doucement, « un cœur fanatique ».
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