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"Angélique" : le retour du grand romanesque français

Succès populaire du cinéma français des années 60 signé Bernard Borderie, qui rencontre toujours autant d'audience à chaque rediffusion à la télévision, "Angélique, marquise des anges" (1964) fait l'objet d'un remake dont on pouvait se demander la pertinence. A sa vision, on oublie les doutes : il renoue avec le film de cape et d’épée dans lequel le cinéma français, à une époque, a excellé.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Nora Arnezeder dans "Angélique" d'Ariel Zeitoun
 (Silvia Zeitlinger ©2013  AJOZ FILMS – EUROPACORP - FRANCE 3 CINEMA - MONA FILMS)

Film d''Ariel Zeitoun (France), avec Nora Arnezeder, Gérard Lanvin, Tomer Sisley, David Kross, Simon Abkarian, Matthieu Boujenah - 1h53 - Sortie : 18 décembre 2013

Synopsis : Au XVIIe siècle, en France, sous Louis XIV. Le destin d’Angélique, une jeune fille aussi belle qu’insoumise, qui trouvera dans son amour pour Joffrey de Peyrac la force de combattre l’injustice et la tyrannie dans un siècle en proie aux luttes de pouvoir, aux inégalités et à l’oppression…

Un érotisme toujours présent
Réalisé par Ariel Zeitoun ("Le Dernier gang", "Yamakasi", "Bimboland", "Le Nombril du monde"...), "Angélique" est produit et distribué par Europacorp (la compagnie de Luc Besson).  La très belle Nora Arnezeder ("Sécurité rapprochée", "Ce que le jour vaut à la nuit", "La Croisière"...) remplace la somptueuse Michèle Mercier dans le rôle-titre. Celui de Joffrey de Peyrac, son mari, tenu à l'origine par Robert Hossein, revient, lui, à Gérard Lanvin. Un  casting bien senti qui bénéficie d’un metteur en scène visiblement motivé par son projet.

"Angélique", même si l’on n’a pas lu les romans d’Anne et Serge Golon, fait partie du patrimoine culturel français, grâce aux films de Borderie que l’on a tous vu. Peut-on remplacer Michèle Mercier dans ce rôle emblématique ?  Nora Arnezeder, qui s’y prête, est absolument parfaite, renouvelant la trouble sensualité de l’original en s’y adonnant visiblement avec plaisir. Ariel Zeitoun est parvenu à recréer l’érotisme sensuel qui habitait le film original, sans lequel "Angélique" ne serait pas.

Gérard Lanvin et Nora Arnezeder dans "Angélique" d'Ariel Zeitoun
 (Silvia Zeitlinger / AJOZ FILMS – EUROPACORP - FRANCE 3 CINEMA - MONA FILMS)

Les Cassandres
Evidemment, les Cassandres crieront au film inutile, vieillot et mal joué. Ce sont les mêmes qui tarabustaient les films de Borderie et aujourd’hui les préfèrent à l’interprétation de Zeitoun. Sacré pari tout de même que de faire revivre ce cinéma de cape et d’épée dont le cinéma français a été un fer de lance (« Le capitan », « Les Trois mousquetaires », « Le Bossu »…). Et il y parvient, avec de beaux combats à l’épée, violents et un Gérard Lanvin en Joffrey de Peyrac convaincant.

Sans doute que les détracteurs reprocheront la diction d’un texte suranné, voire très formel. Zeitoun fait en fait appel à un « beau parlé françois », pour une fois bien articulé et qui resitue le film dans son contexte classique. Ariel Zeitoun n’en développe pas moins l’action, notamment lors du dévoilement de l’origine de sa richesse, dans la carrière orifère, avec un suspense bien rythmé, dont l’échéance va faire basculer le destin du héros. Vivement la suite ! 

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