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Photo, cinéma et féminisme : Agnès Varda en majesté à la Cinémathèque

La Cinémathèque française accueille une grande exposition sur l'œuvre et la carrière de la cinéaste, photographe et plasticienne, disparue en 2019 et ayant obtenu sa reconnaissance un peu sur le tard.
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Exposition "Viva Varda !" à la Cinémathèque de Paris (MATTEU MAESTRACCI/ FRANCEINFO/ RADIOFRANCE)

Cette belle exposition ressemble un peu à son film, Les Plages d'Agnès, sorti en 2008 : de la fantaisie, de l'émotion, des souvenirs, et toutes les personnes, connues ou pas, qui ont compté pour elle. Deux grands films d'Agnès Varda, les meilleurs peut-être, Cléo de 5 à 7 et Sans toi ni loit nous accueillent au début du parcours. 

Et on est rapidement frappé ensuite par ce début de carrière que beaucoup ont peut-être oublié, quand elle était photographe. Beaucoup de clichés d'elle, mais aussi d'elle faits par les autres, nous entourent.

Exposition "Viva Varda !" à la Cinémathèque, à Paris (MATTEU MAESTRACCI/ FRANCE INFO/ RADIO FRANCE)

Florence Tissot, commissaire, a conçu l'événement avec les enfants d'Agnès Varda, Rosalie Varda et Matthieu Demy : "C'était important de la valoriser comme photographe mais pas seulement comme photographe professionnelle, celle de Jean Vilar et des débuts du Festival d'Avignon, ou son expérience de grand reporter, mais aussi comme artiste photographe. Donc il y a toute une salle qui présente aussi ses compositions, qu'elle a pu réaliser dans les années 50, et qui font preuve d'un oeil et d'une imagination tout à fait remarquables."

Artiste et femme libre

Et comme ses personnages finalement, ceux de Cléo et Mona (Sandrine Bonnaire dans Sans toit ni loi) Agnès Varda aura mené sa carrière et sa vie en artiste et femme libre, forte et indépendante. En sachant sortir aussi de l'ombre qu'aurait pu représenter son compagnon, le réalisateur Jacques Demy. C'est donc assez naturellement que l'un des cinq espaces thématiques de l'expo évoque son féminisme.

"Des films qui à la fois qui renouvellent le langage cinématographique" nous dit Florence Tissot, "et sont aussi très novateurs dans le regard qu'ils portent sur les femmes. Qui ne sont pas réduites au rôle de muse, d'objet de désir ou de faire-valoir des personnages masculins. C'est important de regarder son oeuvre à travers ce prisme-là pour bien comprendre sa modernité."

Jacques Demy et Agnès Varda. Exposition "Viva Varda !" à la Cinémathèque, à Paris (MATTEU MAESTRACCI/ FRANCEINFO/ RADIOFRANCE)

Vers la fin du parcours, dans une vitre apparaissent cinq des récompenses les plus prestigieuses du cinéma reçues par Agnès Varda : un Lion d'or à Venise, un Ours d'argent à Berlin, mais aussi un Oscar, un César et une Palme d'or d'honneur, tous trois remportés vers la fin de sa vie et de sa carrière. Témoins d'une reconnaissance finalement acquise donc, même si peut-être un peu sur le tard.

(Et pour ceux qui aimeraient se replonger dans son oeuvre, ou (s') offrir un beau cadeau Varda pour les fêtes, un grand coffret rassemblant ses courts et longs-métrages sur un total de 24 DVD vient de sortir dans le commerce.)

Exposition Viva Varda ! Cinémathèque française, Paris, jusqu'au mois de mai

L'exposition Agnès Varda à la Cinémathèque - Reportage de Matteu Maestracci

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