"C’est une pièce de théâtre conçue uniquement pour divertir", confie Richard O'Brien, le créateur du "Rocky Horror Show"
50 ans et toujours aussi fou. Une ouvreuse sur hauts talons roses, choucroute sur la tête, annonce en chantant une double projection de films de série Z : on découvre alors un couple innocent qui entre, à la merci d’un pneu crevé, dans un château digne de Dracula où les accueille un docteur Frankenstein en bas résille venu d’une planète éloignée qui vient de créer une créature musculeuse pour répondre à tous ses désirs.
Le spectacle, qui a inspiré le film culte avec Susan Sarandon, possédait déjà en 1973, lors de sa création, tous les ingrédients sulfureux et réjouissants que l'on retrouve aujourd'hui. À l’époque, c’est dans une petite salle de 62 places à Londres que la comédie musicale ouvre pour trois semaines. Face à son succès, elle sera prolongée. "Il y avait du beau monde, se souvient Richard O'Brien, 81 ans, qui a créé le spectacle. Sur les marches, parmi ceux qui attendaient pour la dernière, il y avait ensemble Mick Jagger et Elliott Gould. C'est le genre de public qui venait vers la fin à cause du bouche-à-oreille", précise le créateur, comédien raté de Hair et de Jesus Christ Superstar.
Série z et rock'n'roll
Cette pièce, "conçue uniquement pour divertir", puise dans toutes sortes d'influences... et surtout pour s’amuser des films de série Z qu'aimait Richard O'Brien. "C'est presque une comédie musicale écrite dans la chambre d'un garçon de 14 ans. J'ai tout pris des thèmes populaires de la publicité, du rock n' roll, des films de série Z et de la science-fiction. J’ai tout mélangé et ça a donné le Rocky Horror", affirme l'auteur, qui fête donc ses 50 bougies, avec un passage jusqu'à mi-avril au Lido 2 Paris.
La pièce maîtresse est bien un travesti en porte-jarretelles, du jamais vu dans les années 70, dans une comédie musicale. Il faut y voir un double de Richard O'Brien, qui avait du mal à revendiquer sa bisexualité à l’époque : "C'était une excuse pour moi. C’était presque cathartique. Et le plus beau, c’est quand la première fois l’acteur Tim Curry s’est avancé sur le devant de la scène, libre, sans s’excuser. C’était très puissant", se remémore-t-il.
Au Lido 2 Paris, la production venue de Londres conserve toute l’énergie rock du film, l’innocence de certains personnages et la fougue du travesti. Un spectacle qui décoiffe avec toujours autant de vigueur 50 ans plus tard.
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