"Brut !" : une exposition du centre culturel Le Miroir de Poitiers met en lumière les créations d'artistes "hors-les-normes"
C'est une exposition qui se découvre comme un voyage. Un voyage au cœur du processus de création de l'art brut, cet art d'instinct qui émerveille par sa force. L'exposition Brut ! Génies insolites et artistes hors-les-normes raconte comment ces artistes pas comme les autres, soutenus par l'association Egart puisent leur inspiration. Souvent nées d’un impérieux besoin de créer, leurs œuvres sont libres et spontanées, loin des circuits classiques. "Ce sont des autodidactes dans un premier temps, ce sont des gens qui a priori sont totalement éloignés du monde de l'art et de l'idée de créer, ce sont des gens qui peuvent avoir vécu des situations difficiles, traumatisantes, avoir des pathologies", explique Jean-Luc Dorchies, le Directeur du Miroir.
Parmi la trentaine d'artistes mis à l'honneur, Pascal Audin, un peintre très connu à Poitiers qui travaille sur tous les supports. Ses toiles colorées et ses totems sont sa marque de fabrique. Les œuvres qui ont pris place dans la galerie d'exposition du Miroir ne représentent qu'une partie infime de son travail. Il continue de multiplier ses œuvres qui intéressent désormais les collectionneurs.
L'art brut théorisé par Jean Dubuffet
Longtemps peu considéré et parfois méprisé, l'art brut semble avoir depuis peu gagné ses lettres de noblesse. "On le voit dans différentes institutions qui font aujourd'hui autorité sur ce sujet de l'art brut, à Villeneuve-d'Ascq à Montpellier, à Lausane, à Paris qui conservent ces artistes", explique Raphaële Martin-Pigalle, conservatrice du patrimoine au Musée Sainte-Croix.
Si toutes ces créations ont pu être exposées et faire sortir leurs auteurs de l’anonymat, c'est grâce à Jean Dubuffet. L'artiste et théoricien donne le nom d’art brut en 1945 à ce type d’œuvres qu’il a découvertes dans des hôpitaux psychiatriques, mais aussi dans les campagnes ou dans les villes, réalisées par des individus isolés. Ces hommes et ces femmes qu’il considère comme "indemnes de toute culture" sont aujourd’hui reconnus et exposés dans les plus grands musées comme Anna Zemánková, Gaston Chaissac, Janco Domsic, Emile Ratier, Thérèse Bonnelalbay et Jean Pous. L'exposition présente un ensemble d’œuvres historiques grâce à des prêts importants du Fonds Art Sans Exclusion, du musée La Fabuloserie et de généreux collectionneurs.
L'exposition "Brut" au Miroir, 1, place du Maréchal-Leclerc à Poitiers, à voir jusqu'au 17 septembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.