Will Eisner, père du "Spirit" et des comics américains, à l'honneur de la Biennale de la BD de Cherbourg
Pour sa dixième édition, la biennale du 9e Art de Cherbourg-en-Cotentin rend hommage à l'auteur de bande dessinée américain.
La dixième biennale du 9e art à Cherbourg poursuit son hommage aux grands auteurs de BD américains avec Will Eisner (1917-2005). L'exposition qui comprend une centaine d'œuvres originales se tient au musée Thomas Henry jusqu'au 29 août 2021.
Le Spirit, un esprit décalé
Figure de proue du roman graphique, Will Eisner est un auteur très influent aux États-Unis. Son parcours est retracé grâce à la valorisation de près de 80 planches originales et objets de collection centrés sur la thématique de la ville de New York, ville natale de l'auteur. C'est par son personnage du Spirit, un détective anti-héros par excellence, qu'il connaît un immense succès aux États-Unis dans les années 1940. "Le Spirit va rester absolument culte car il est décalé, il a du second degré et parce que Eisner développe des grands marqueurs graphiques et stylistiques qui vont fasciner toute une génération d'auteurs des années 70 jusqu'à nos jours", explique Louise Hallet, conservatrice et directrice des musées de Cherbourg. L’intégralité des planches de trois histoires du Spirit sont exposées à l'occasion de la biennale.
Des comics aux romans graphiques
Né en 1917 à Brooklyn, Will Eisner crée à l'âge de 20 ans son premier studio. Il compte parmi ses assistants les futurs créateurs de Batman ou des X-Men. "C'est l'une des grandes figures de la bande dessinée qui a marqué des générations entières... La preuve, aux États-Unis, à la convention de San Diego, il y a la Eisner Awards, l'équivalent de nos César", souligne Bernard Mahé, directeur de la galerie 9e art.
Considéré comme le père de l'industrie des comics, c'est pourtant dans le roman graphique qu'il va approfondir son attachement aux univers urbains et surtout à New York et ses habitants.
Le plus emblématique de ses récits sociologiques étant sans doute A Contract with God. "Ses histoires sont souvent très dures, elles parlent de rêves déçus, de violence, d'ambitions brisées, de fraude, de vols et d'escroqueries, mais il y a toujours une profonde humanité, c'est quelqu'un qui aime ses personnages", détaille encore la conservatrice.
Traitement graphique des ombres et des lumières, scénarisation de la ville, Will Eisner est un maître de la mise en page. Il invente une nouvelle forme de narration et inscrit la bande dessinée au rang d'œuvre d'art à part entière.
Pour fêter la réouverture des lieux de culture l'exposition L'esprit de Will Eisner est gratuite jusqu'au 30 juin 2021
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