: Vidéo Les combats de Gisèle Halimi en BD : "Elle pensait que les garçons, aussi, ont à gagner avec le féminisme"

"Je veux exercer en tant qu’avocate dans l’irrespect de toute institution." En portant pour la première fois la robe, Gisèle Halimi a prononcé ce serment, comme une promesse qui l'accompagnera et la guidera tout au long de sa carrière. "Cela voulait dire que si des lois sont injustes, il faut les changer. Si des tribunaux ne sont pas respectables, alors il ne faut pas les respecter", témoigne Annick Cojean sur franceinfo, auteure du livre "Une farouche liberté" (Grasset) co-écrit avec Gisèle Halimi avant sa disparition, une publication qui se décline aujourd'hui en bande dessinée (édition Sterinkis).

Gisèle Halimi marquera l'Histoire lors du procès de Bobigny, il y a 50 ans, lorsqu'elle défend Marie-Claire, 16 ans, accusée d'avoir avorté après un viol. L'avocate obtiendra la relaxe pour sa cliente. Cette décision de justice fera évoluer les mentalités et ouvrira la voie à la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), trois ans plus tard, grâce à la loi Veil. "Pour elle, beaucoup de choses étaient injustes. Et je la vois encore à l'âge de 92 ans dire que (le sort des femmes) n'était toujours pas juste", se souvient Annick Cojean.

Un féminisme "inclusif"

Le crédo de Gisèle Halimi ? "Que les femmes doivent s'unir (...) et que les garçons aussi ont à gagner avec le féminisme. Cet espèce de diktat de la virilité, de la force, du machisme est un fardeau pour beaucoup de garçons. Quand le droit des femmes avance, c'est toute la société qui avance. Elle militait pour un féminisme inclusif", poursuit la journaliste au Monde qui livre avec la BD "Une farouche liberté" tout l'héritage de cette femme passionnée à l'adresse des nouvelles générations.