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Quand les sportifs se dévoilent en bande dessinée : "C'est la mise en image de mythes", analyse un historien

Le footballeur Kylian Mbappé publie vendredi un roman graphique autobiographique. Comme lui, de nombreux sportifs s'essaient à ce format qui permet "la mise en images de mythes" d'après l'historien du sport Christian Vivier.

Article rédigé par Romain Berchet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Kylian Mbappé (à gauche) et Rudy Gobert (à droite). (FRANCK FIFE / LUDOVIC MARIN / AFP)

Après les terrains de football, Kylian Mbappé investit les rayons des librairies. Le joueur du Paris Saint-Germain et de l'équipe de France sort vendredi 12 novembre un roman graphique, intitulé Je m'appelle Kylian. Grâce aux dessins de Faro, le caricaturiste du quotidien L'Equipe, l'attaquant raconte son parcours, de Bondy à ses 20 ans. Kylian Mbappé s'est auto-édité pour l'occasion. 

Il n'est pas le seul sportif à tenter l'expérience. Ainsi, le 12 décembre, le basketteur français Rudy Gobert sortira Bash, une bande dessinée qui retrace son histoire, à quelques détails près. Il évoque notamment son enfance, pendant laquelle il vivait seul avec sa mère dans un quartier. Le sport était alors sa seule obsession pour s'en sortir. "Je voulais créer un univers prenant", racontait-il à franceinfo en septembre. "Le but c'est que les gens qui n'aiment pas forcément le basket puissent se prendre dans cette œuvre." 

Créer une légende "au sens moderne"

Pour les sportifs, le choix du dessin permet d'attirer un public plus jeune, pas forcément présent sur les réseaux sociaux, mais aussi de se construire une autre image. "C'est aussi la mise en image de mythes, la création de légendes au sens moderne du terme, explique Christian Vivier, historien du sport. La mise en place de ces histoires va faire que, lorsque les jeunes vont s'approprier ces bandes dessinées, ils vont pouvoir échanger autour de ces histoires."

Publier une bande dessinée pour retracer son histoire est aussi un moyen de durer dans le temps. "L'immédiateté d'Instagram et des autres réseaux sociaux pose des problèmes sur la pérennité du mythe", analyse Christian Vivier, arguant que les faits de jeu marquants "restent une semaine ou un mois au maximum". En ce sens, cela peut être perçu comme une sorte de revanche du papier au travers de la bande dessinée, à l'heure du tout numérique. "Le papier va soutenir cette image de l'immédiateté", résume Christian Vivier.

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