Mordillo, le génial dessinateur humoristique, est mort
Sa disparition a été annoncée dimanche par le journal espagnol El País. Il avait 86 ans.
Guillermo Mordillo, illustre dessinateur argentin, est mort dans la nuit de vendredi à samedi après avoir fait un malaise dans un restaurant de l'île de Majorque, à proximité de l'appartement où il vivait avec son épouse, a indiqué dimanche le quotidien ibérique El País.
Fils d'immigrants espagnols, né le 4 août 1932 dans l'agglomération de Buenos Aires, Mordillo est devenu illustrateur à 16 ans. Il est parti à Lima, au Pérou, à 23 ans, avant de séjourner aux États-Unis dans les années 60 où il a réalisé des dessins animés pour la Paramount, travaillant notamment sur le personnage de Popeye...
Un maître de la poésie et de l'absurde
Mais c'est dans les années 70 que cet infatigable voyageur, admirateur de Buster Keaton, qui fut une grande source d'inspiration pour lui, a connu une renommée mondiale pour ses dessins muets penchant volontiers du côté de l'absurde, gorgés de poésie, de couleurs, d'humour noir, un humour qu'il surnommait lui-même "la tendresse de la peur".
Sa carrière l'a également fait poser ses valises en France, à Paris en 1963, où il a travaillé pour les revues Le Pèlerin et Paris-Match, mais aussi Pif Gadget ou Marie-Claire, avant d'être également publié par le magazine Stern, en Allemagne, ou encore en Angleterre.
En 1980, Mordillo s'est installé à Majorque, en Espagne, avant de revenir en France en 1998. Ces dernières années, il résidait entre Majorque et la Principauté de Monaco. Ses œuvres ont fait le tour du monde, du Japon à son pays d'origine où il n'avait publié qu'un seul ouvrage, selon le quotidien argentin La Nación qui continuait de publier son travail chaque semaine.
"Les gens me demandent parfois comment me vient une idée. C'est clair pour moi : les idées sont comme des papillons, elles volettent de façon fugace et j'essaie de les attraper", disait-il en 2011 dans une interview citée par l'AFP.
Vague d'hommages sur les réseaux sociaux
Dans un mail à l'AFP, Peter et Geraldine Radzimn, de la société Art Petrus basée à Monaco, qui diffusait les tirages de collection de ses œuvres, ont évoqué l'émotion suscitée par la disparition de Mordillo : "Nous avons reçu un grand nombre de condoléances à travers les réseaux sociaux qui reflètent sa popularité à travers le monde et le respect qu'il inspirait à toutes les générations."
De fait, sur les réseaux sociaux, l'annonce de sa disparition a suscité de nombreux hommages - forcément - pleins d'illustrations colorées, parmi lesquels celui du dessinateur Boulet.
Mordillo est mort, tristesse… J'adorais ses livres quand j'étais petit, ses images fourmillantes de millions de détails m'ont beaucoup influencé.
— -Boulet- (@Bouletcorp) 30 juin 2019
J'avais eu le bonheur de signer à côté de lui pendant un salon, c'était un homme très humble et d'une grande gentillesse. pic.twitter.com/LmWNgZts5q
Il faisait des dessins aussi absurdes que poétiques, et comme ils étaient muets il a été le premier dessinateur de BD devant lequel je me bidonnais gamin quand on allait à la bibli...
— Stagiaire des Affiches (@StagiaireAffich) 1 juillet 2019
So long #Mordillo pic.twitter.com/xNC7p3JCxk
Guillermo Mordillo vient de disparaître. Gros blues du dimanche soir...#humour #dessin #mordillo #argentine #triste #décès #girafe pic.twitter.com/ToAo4jLHuT
— Le Cartographe (@lecartographe) 30 juin 2019
Je me dis que j'ai eu de la chance de pouvoir flâner tranquille dans ce style de BD quand j'étais gamine... #Mordillo pic.twitter.com/MJFYRZQQpa
— Rita Renoir (@RitaRenoir) 30 juin 2019
#Mordillo le poète au crayon !
— Murielle GuèreBère (@titemure) 1 juillet 2019
Je me souviens aussi des puzzles à 3000 pièces
Adieu l'artiste, maître de l'absurde ❤️ pic.twitter.com/saslNdHyuv
Le dessinateur #Mordillo est mort. Guillermo Mordillo, c’était le rire évidemment, l’émotion aussi, la nostalgie, la couleur, partout, l’envie d’un monde un peu moins cadenassé, un monde un peu fou, meilleur mais juste ce qu’il faut. Mordillo est mort. Ce soir, le ciel est gris. pic.twitter.com/TFXQxU0b8R
— Maël Tsns (@MaelTsns) 30 juin 2019
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