"Le Signal de l'océan", l'urgence climatique entre BD et faits historiques, aux Archives départementales de Rennes
L'exposition "Le Signal de l'océan" s'inspire d'une bande dessinée éponyme et de documents d’archives pour illustrer les conséquences de la montée des eaux et de l’urbanisation sur le littoral atlantique.
Avis aux amateurs de bande dessinée et d’histoire (avec ou sans le grand H), l’exposition Le Signal de l'Océan - Une longue urgence devrait vous régaler ! Proposée jusqu’au 4 avril prochain aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine à Rennes, elle aborde les questions environnementales en mêlant la fiction d’une BD, la réalité des faits et des archives historiques.
Pour évoquer l’inexorable montée des eaux, mais aussi la façon dont l’exploitation humaine a bouleversé et fragilisé le cordon littoral -notamment entre la baie de Lancieux (Côtes d'Armor) et celle du Mont Saint-Michel - l’exposition prend appui sur une bande dessinée éponyme, Le Signal de l’océan signée Joub et Nicoby (pour le dessin) et Pierre-Roland Saint-Dizier (pour le scénario) qui sert de fil rouge aux visiteurs. Une BD “militante” sortie en 2018 chez Glénat/Vents d’ouest et qui avait remporté le Prix de la BD maritime.
L’histoire du Signal de l'océan ramène le lecteur en 1976 dans un petit village du littoral breton où un projet immobilier ambitieux prévoit la construction au bord de l'océan d'un complexe touristique baptisé le Poséidon. Transformé en station balnéaire, le village va vivre et parfois subir les transformations liées à cette nouvelle activité touristique. Trente ans, plus tard, le fameux Poséidon est menacé par la montée des eaux qui grignote le cordon dunaire.
Aborder l'Histoire autrement
Cette exposition est la quinzième du genre et s’insère dans le cycle "BDH" - pour "Bande Dessinée et Histoire"- initié en 2010 par les Archives départementales. Cette année, là, elles s'apprêtent à exposer des photographies du soldat américain Tony Vaccaro, prises pendant la Libération de la Bretagne en 1944. L’idée d’exposer quelques planches de la bande dessinée Airborne, de Philippe Jarbinet germe alors, car via l'image, elles offrent une autre manière d’aborder cette période de notre histoire. Le public adhère à cette présentation qui permet de mettre du visuel sur des mots et des faits historiques parfois lointains.
En douze ans et quinze expositions, il a permis d’aborder des thématiques très diversifiées : Le Moyen-âge de Jean-Charles Kraehn, Des usines et des hommes en Ille-et-Vilaine avec Bruno Loth, La Grande Guerre, un tournant dans l’histoire des femmes ou encore l’avant-dernière, Bleu pétrole, le scandale Amaco... À chaque fois, des planches originales sont exposées ainsi que des documents d’archives.
Crédit historique
Pour les organisateurs, ce mode de présentation permet de rendre moins austère les expositions et d’attirer le public. Quant aux auteurs et dessinateurs de BD, ils trouvent là une forme de reconnaissance de leur travail. En effet, pour être crédible, chaque bande dessinée est le fruit de recherches sur le contexte historique, tant au niveau factuel que visuel. Nicolas Malfin, auteur et dessinateur de Cézembre - et qui a participé aux expositions de 2013 et 2017- résume bien les choses : "La bande dessinée vulgarise la grande Histoire et la met à portée de tous ; l’exposition donne un vrai crédit historique au travail (de recherches)".
On sait qu'une image vaut mieux parfois que mille mots. Pour preuve, ce commentaire d'un visiteur de l'exposition Le Signal de l'océan : "J'étais un peu dubitatif, je ne voyais pas les côtes d’Ille-et-Vilaine submersibles. Quand j'ai visité l'expo, j'ai été très surpris de la variété des thèmes qui étaient abordés avec la base de ce livre.
"Le Signal de l'Océan. Une longue urgence" pourra être vu sur trois sites différents jusqu'au 29 avril 2022 aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine 1, rue Jacques Léonard à Rennes. Du lundi au vendredi de 8:30 à 17:30. Fermeture le premier lundi de chaque mois. Entrée gratuite
Mais aussi : jusqu'au 3 mars 2022 à la Médiathèque de Pleine-Fougères
et du 9 avril au 7 mai 2022 au Sémaphore de la pointe du Grouin-Cancale
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