La série des Martine fête ses 70 ans avec l'album "Martine à Paris", un beau livre et une exposition
Les éditions Casterman célèbrent ces jours-ci les 70 ans d'une de leurs héroïnes, Martine, avec un nouvel album, un beau livre et une exposition. Bien qu'elle eût connu son heure de gloire des années 60 à 89, la fillette gaie et curieuse imaginée en 1954 par le dessinateur Marcel Marlier reste une valeur sûre des albums jeunesse, avec 120 millions d'albums vendus en français (et 50 millions dans les autres langues).
Derrière ce succès, il y a le trait délicat, la précision extrême, les tons pastel et surtout l'habileté pour capturer les émotions enfantines de l'artiste Marcel Marlier, véritable vedette de ce 70e anniversaire. "Ce qui fait la vivacité du souvenir, ce sont les dessins, gravés dans la rétine, et pas l'histoire", assure la directrice du catalogue jeunesse des éditions Casterman, Céline Charvet.
Martine visite la capitale
De fait, pour le scénariste Gilbert Delahaye, par ailleurs poète, Martine était une activité annexe. Il calait ses intrigues sur les illustrations. Les deux noms sont inscrits sur les couvertures de tous les albums - y compris ceux que Gilbert Delahaye, mort en 1997, n'a pas écrits.
C'est encore le cas pour Martine à Paris, publié mercredi 20 mars, où l'héroïne rend visite à sa tante dans la capitale et en profite pour visiter les Champs-Élysées, Montmartre et le Sacré-Cœur, la tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre, et la place des Vosges.
Les illustrations sont des mélanges de dessins issus des archives et de photos. L'histoire est en réalité signée Rosalind Elland-Goldsmith, Franco-Britannique qui a déjà récrit les vieux Martine pour les simplifier et y supprimer les stéréotypes les plus dépassés.
Casterman fait aussi paraître mercredi Martine, l'éternelle jeunesse d'une icône de Laurence Boudart, un beau livre qui explore l'univers de la fillette et la longévité de ce phénomène éditorial hors du commun. "Illustré de nombreuses archives, cet ouvrage s'intéresse aux raisons de cette popularité, à l'histoire et aux qualités singulières de Martine, pour explorer sa capacité unique à accompagner les évolutions de la société", écrit l'éditeur.
Et ce sans éluder quelques questions gênantes. "On a parfois reproché aux albums de Martine de perpétuer, jusque dans les temps récents, un type d'éducation fortement genré", écrit l'autrice, Laurence Boudart, directrice des Archives et musée de la littérature de Bruxelles. Mais "quand elle affronte les garçons à la course, à la nage ou en skis, c'est toujours elle qui gagne !"
Exposition et vente d'originaux
La Galerie Gallimard, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, expose des originaux, dont quelques inédits, à partir de mercredi 20 mars et jusqu'au 11 avril. De son côté, Artcurial met en vente 12 gouaches originales le 10 avril. Contrairement à Tintin, cela reste à la portée des fans ordinaires : l'estimation haute du dessin le mieux coté, la couverture de Martine à la montagne en 1959, est de 8 000 euros.
La star de la pop Michael Jackson en personne avait rencontré Marcel Marlier en 1997 pour lui acheter ses dessins. Il avait refusé : il ne voulait pas devenir millionnaire.
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