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: Interview Yves Sente : "XIII a maintenant de la bouteille, il a mûri"
Pour la sortie du tome 24 de XIII "L'héritage de Jason Mac Lane" (Dargaud), le scénariste de la série Yves Sente revient sur ses cinq tomes écrits depuis 2011. Le tout forme le deuxième cycle des aventures de l'amnésique le plus célèbre de la bande dessinée franco-belge. Un personnage qui a évolué depuis 30 ans, à qui il a fallu trouver de nouvelles intrigues tout en respectant l'œuvre originale.
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Temps de lecture : 10min
Vous avez terminé votre premier cycle de la saga XIII en écrivant 5 tomes, reprendre l'univers de Jean Van Hamme n'a pas été trop difficile ?
C'est un travail qui a nécessité beaucoup de préparation où il a fallu réduire beaucoup d'éléments du scénario original. Au départ, avec l'éditeur, Jean Van Hamme et William Vance, on voulait faire comme pour le début de XIII, construire une longue histoire en une dizaine de tomes. Les tomes 1 à 12 forment une seule et même histoire. Elle est complexe, elle nous a tenus en haleine pendant plus de 12 ans. Mais le problème c'est qu'on ne peut plus reproduire ce schéma aujourd'hui. C'est impensable de nos jours de dire aux lecteurs qu'ils n'auront le fin mot de l'histoire que dans 12 ans.
Aujourd'hui nous voulons tout immédiatement. On regarde une saison d'une série dans son intégralité en un week-end. De plus, La bande-dessinée reste toujours un métier d'artisanat. Le dessinateur a un temps de travail anachronique pour les lecteurs. Il faut du temps pour écrire et dessiner une série. Alors j'ai dû condenser mon récit et offrir des fins plus régulières dans le récit de XIII. Là nous avons fini ce deuxième cycle. Jason Mac Lane connait les secrets de son passé et ceux du document caché en lien avec le Mayflower. La phase d'exposition de l'histoire est finie. Les prochains cycles seront plus courts. On arrive à un moment de l'histoire générale où il va y avoir plus d'action.
Comment vous vous êtes réapproprié l'univers de XIII ?
Il a fallu relire les 19 tomes plusieurs fois afin de trouver les fondamentaux de XIII. Qu'est-ce qui fait qu'on aime la série, qu'on l'a suit depuis si longtemps ? Pour moi XIII tient en deux thématiques : la quête d'identité du personnage et la grande histoire américaine sous le prisme du thriller. Il a fallu donc que je trouve deux nouvelles intrigues qui s'intègrent dans ces thématiques.
Pour la quête de la mémoire, je me suis appuyé sur le sixième album, "Le dossier Jason Fly". Un psychiatre explique à XIII qu'un traumatisme lié à son enfance l'empêche de retrouver la mémoire. Donc quand je me suis lancé dans l'écriture de l'album "Le Jour du Mayflower", je me suis dit qu'elle est la suite logique d'un homme sans mémoire qu'on a laissé dans sa nouvelle maison au bord de la mer ? Et bien il tente à tout prix de retrouver sa mémoire. Je me suis inspiré de vraies techniques utilisées aujourd'hui pour retrouver des souvenirs. Et là, il commence à avoir des flashs sur son enfance à l'orphelinat. Mais XIII ne se rappelle pas encore du tout et donc sa recherche ne fait que commencer.
Comment avez-trouvé l'intrigue en lien avec une grande histoire américaine ?
Pour le Mayflower, il fallait retrouver un élément mythique de l'histoire des Etats-Unis. Jean Van Hamme avait déjà fait fort en traitant de l'assassinat d'un président et l'idée m'est venue en lisant "XIII mystery". Dans le premier dossier, un des personnages secondaires est présenté comme un des descendants directs des Pères fondateurs de l'Amérique qui ont débarqué en 1620 à Cap Code, dans l'actuel Massachussetts. Je me suis donc intéressé à ce grand mythe américain. Ils avaient embarqué d'Angleterre, à bord du Mayflower et sur les 102 qui étaient partis, seule la moitié est arrivée à destination. Les seuls écrits sur lesquels on peut se baser sont ceux de William Bradford, qui était un des passagers du navire. Mais il écrit ce texte sur la traversée du Mayflower seulement 35 ans après son débarquement et on n'a rien d'autre sur le sujet. Alors je me suis demandé : et si ce témoignage était faux et s'il s'était passé un drame lors de cette traversée ? Et ainsi est née toute l'intrigue sur la Fondation Mayflower.
Vous avez complété les origines de XIII, vous avez demandé avant l'accord de Jean Van Hamme ?
Non. Nous sommes totalement libres avec Iouri Jigounov quand nous écrivons XIII. Du moment que nous respectons tout ce qui a été fait auparavant par Jean Van Hamme et William Vance, il n'y a pas de problème. Il faut que nos ajouts ne contredisent pas l'histoire de XIII racontée depuis plus de trente ans. C'est pour cela qu'au début, lorsque j'ai relu plusieurs fois la série, j'ai remis noir sur blanc la chronologie de Jason Mac Lane dans l'ordre. Les auteurs dévoilaient les informations sur le passé de XIII mais dans le désordre. Mais à partir du moment où toute la chronologie était claire, j'ai pu ajouter d'autres informations qui se sont imbriquées parfaitement dans la généalogie de Jason Mac Lane.
Comment on écrit un personnage qui existe depuis plus de 30 ans ?
C'est l'une des difficultés mais c'est aussi la magie de la bande dessinée. Les personnages ne vieillissent pas, mais il faut quand même leur apporter une évolution. Les 19 premiers tomes se déroulent en moins de deux ans, mais XIII a changé depuis qu'on l'a retrouvé inconscient sur la plage. On ne peut plus le faire jouer dans un rôle dit de jeune, qui court dans tous les sens, qui est parfois imprudent. Ce n'est pas crédible. XIII a maintenant de la bouteille, il a mûri.
Le rôle de la jeune Annika est aussi là pour montrer que notre personnage a vieilli. De même pour les militaires qu'il rencontre dans ce dernier tome. Ils demandent à Jason Mac Lane de rester derrière eux pendant leur opération. Mais XIII n'en reste pas moins le héros de l'histoire. Et même s'il est un peu plus vieux, il arrive toujours au bon moment, au bon endroit et il arrive à se sortir des situations les plus dangereuses.
Comment fait-on pour gérer tous les personnages qui peuplent l'univers de XIII ?
On fait des plans. On essaye de trouver le juste de dosage de leurs apparitions. Ils sont là avant tout pour aider XIII dans sa quête. Betty est extrêmement présente dans les deux premiers tomes, mais c'est pour une raison précise, pour faire avancer l'histoire. S'ils sont trop omniprésents, ça devient trop lourd à gérer et cela nuit à l'intrigue. Il faut savoir quand laisser ces personnages de côté, pour permettre à XIII de partir à l'aventure. Le général Carrington et le colonel Jones sont dans une situation précise à la fin du tome 24 qui rentre dans la suite logique de leur histoire. Mais c'est XIII qui est au cœur de l'intrigue.
Cela a toujours été un élément important pour vous de ramener XIII au cœur de l'histoire en mettant de côté les autres personnages ?
Entre "Le Dernier Round" et "Le Jour du Mayflower", quatre ans se sont écoulés. Pendant ce temps, la collection "XIII Mystery" est sortie et donc il fallait remettre le personnage de Jason Mac Lane en avant C'est aussi pour cela que son histoire personnelle est liée au mystère du Mayflower, pour que toute l'intrigue tourne autour de lui.
Vous écrivez également la série "Blake et Mortimer". Est-il difficile pour vous de passer d'un univers à l'autre ?
Non au contraire. Après avoir achevé un scenario d'une bande dessinée, je suis lessivé et je n'ai plus de recul par rapport à l'histoire. Alors quand je me lance sur une nouvelle bande dessinée, un one-shot ou un Blake et Mortimer, c'est une bouffée d'air frais. Je fais des lectures préparatoires qui me nettoient du scénario précédent. Je retrouve les personnages comme de bon vieux copains.
Comment se déroule votre collaboration avec Iouri Jigounov, le dessinateur de XIII ?
J'entretiens une relation bien particulière avec les dessinateurs avec qui je collabore. Comme avec André Juillard pour "Blake et Mortimer", j'écris mon scénario de "XIII" pour me faire plaisir et pour faire plaisir à Iouri Jigounov. Si lui n'est pas emballé par l'histoire que je lui raconte, alors il faut la revoir. Nous sommes de véritables collaborateurs avec Iouri. On discute de ce qu'on aime ou pas dans le scénario. Heureusement neuf fois sur dix, on est d'accord. Si on propose une histoire bancale à son dessinateur ou qui n'est pas habitué à dessiner un genre précis, ce n'est pas rendre service aux lecteurs, car le dessin va en pâtir. Il faut aussi être réaliste et savoir avec quel dessinateur on collabore. On ne peut pas demander à Grzegorz Rosinski, avec qui j'ai écrit "Western", de dessiner du "Michel Vaillant" ou encore à Jean Graton de dessiner la série romaine "Alix". A la fin du tome 24, XIII se retrouve dans une situation inédite.
Vous êtes impatient d'entamer l'écriture du prochain cycle ?
XIII se retrouve dans une situation compliquée. Il connaît maintenant l'histoire de ses ancêtres, il n'a presque plus rien qui le retient. Tout le monde se méfie de lui, certaines personnes le rejettent même. Il arrive à un moment de l'histoire où il a envie de tout laisser tomber. Nous le mettons dans une situation où le lecteur ne sait pas encore s'il va complétement virer d'un bord ou s'il va revenir à la raison. Mais en tout cas, son choix sera motivé par une raison bien précise que nous allons développer dans les prochaines tomes.
C'est un travail qui a nécessité beaucoup de préparation où il a fallu réduire beaucoup d'éléments du scénario original. Au départ, avec l'éditeur, Jean Van Hamme et William Vance, on voulait faire comme pour le début de XIII, construire une longue histoire en une dizaine de tomes. Les tomes 1 à 12 forment une seule et même histoire. Elle est complexe, elle nous a tenus en haleine pendant plus de 12 ans. Mais le problème c'est qu'on ne peut plus reproduire ce schéma aujourd'hui. C'est impensable de nos jours de dire aux lecteurs qu'ils n'auront le fin mot de l'histoire que dans 12 ans.
Aujourd'hui nous voulons tout immédiatement. On regarde une saison d'une série dans son intégralité en un week-end. De plus, La bande-dessinée reste toujours un métier d'artisanat. Le dessinateur a un temps de travail anachronique pour les lecteurs. Il faut du temps pour écrire et dessiner une série. Alors j'ai dû condenser mon récit et offrir des fins plus régulières dans le récit de XIII. Là nous avons fini ce deuxième cycle. Jason Mac Lane connait les secrets de son passé et ceux du document caché en lien avec le Mayflower. La phase d'exposition de l'histoire est finie. Les prochains cycles seront plus courts. On arrive à un moment de l'histoire générale où il va y avoir plus d'action.
Comment vous vous êtes réapproprié l'univers de XIII ?
Il a fallu relire les 19 tomes plusieurs fois afin de trouver les fondamentaux de XIII. Qu'est-ce qui fait qu'on aime la série, qu'on l'a suit depuis si longtemps ? Pour moi XIII tient en deux thématiques : la quête d'identité du personnage et la grande histoire américaine sous le prisme du thriller. Il a fallu donc que je trouve deux nouvelles intrigues qui s'intègrent dans ces thématiques.
Pour la quête de la mémoire, je me suis appuyé sur le sixième album, "Le dossier Jason Fly". Un psychiatre explique à XIII qu'un traumatisme lié à son enfance l'empêche de retrouver la mémoire. Donc quand je me suis lancé dans l'écriture de l'album "Le Jour du Mayflower", je me suis dit qu'elle est la suite logique d'un homme sans mémoire qu'on a laissé dans sa nouvelle maison au bord de la mer ? Et bien il tente à tout prix de retrouver sa mémoire. Je me suis inspiré de vraies techniques utilisées aujourd'hui pour retrouver des souvenirs. Et là, il commence à avoir des flashs sur son enfance à l'orphelinat. Mais XIII ne se rappelle pas encore du tout et donc sa recherche ne fait que commencer.
Comment avez-trouvé l'intrigue en lien avec une grande histoire américaine ?
Pour le Mayflower, il fallait retrouver un élément mythique de l'histoire des Etats-Unis. Jean Van Hamme avait déjà fait fort en traitant de l'assassinat d'un président et l'idée m'est venue en lisant "XIII mystery". Dans le premier dossier, un des personnages secondaires est présenté comme un des descendants directs des Pères fondateurs de l'Amérique qui ont débarqué en 1620 à Cap Code, dans l'actuel Massachussetts. Je me suis donc intéressé à ce grand mythe américain. Ils avaient embarqué d'Angleterre, à bord du Mayflower et sur les 102 qui étaient partis, seule la moitié est arrivée à destination. Les seuls écrits sur lesquels on peut se baser sont ceux de William Bradford, qui était un des passagers du navire. Mais il écrit ce texte sur la traversée du Mayflower seulement 35 ans après son débarquement et on n'a rien d'autre sur le sujet. Alors je me suis demandé : et si ce témoignage était faux et s'il s'était passé un drame lors de cette traversée ? Et ainsi est née toute l'intrigue sur la Fondation Mayflower.
Vous avez complété les origines de XIII, vous avez demandé avant l'accord de Jean Van Hamme ?
Non. Nous sommes totalement libres avec Iouri Jigounov quand nous écrivons XIII. Du moment que nous respectons tout ce qui a été fait auparavant par Jean Van Hamme et William Vance, il n'y a pas de problème. Il faut que nos ajouts ne contredisent pas l'histoire de XIII racontée depuis plus de trente ans. C'est pour cela qu'au début, lorsque j'ai relu plusieurs fois la série, j'ai remis noir sur blanc la chronologie de Jason Mac Lane dans l'ordre. Les auteurs dévoilaient les informations sur le passé de XIII mais dans le désordre. Mais à partir du moment où toute la chronologie était claire, j'ai pu ajouter d'autres informations qui se sont imbriquées parfaitement dans la généalogie de Jason Mac Lane.
Comment on écrit un personnage qui existe depuis plus de 30 ans ?
C'est l'une des difficultés mais c'est aussi la magie de la bande dessinée. Les personnages ne vieillissent pas, mais il faut quand même leur apporter une évolution. Les 19 premiers tomes se déroulent en moins de deux ans, mais XIII a changé depuis qu'on l'a retrouvé inconscient sur la plage. On ne peut plus le faire jouer dans un rôle dit de jeune, qui court dans tous les sens, qui est parfois imprudent. Ce n'est pas crédible. XIII a maintenant de la bouteille, il a mûri.
Le rôle de la jeune Annika est aussi là pour montrer que notre personnage a vieilli. De même pour les militaires qu'il rencontre dans ce dernier tome. Ils demandent à Jason Mac Lane de rester derrière eux pendant leur opération. Mais XIII n'en reste pas moins le héros de l'histoire. Et même s'il est un peu plus vieux, il arrive toujours au bon moment, au bon endroit et il arrive à se sortir des situations les plus dangereuses.
Comment fait-on pour gérer tous les personnages qui peuplent l'univers de XIII ?
On fait des plans. On essaye de trouver le juste de dosage de leurs apparitions. Ils sont là avant tout pour aider XIII dans sa quête. Betty est extrêmement présente dans les deux premiers tomes, mais c'est pour une raison précise, pour faire avancer l'histoire. S'ils sont trop omniprésents, ça devient trop lourd à gérer et cela nuit à l'intrigue. Il faut savoir quand laisser ces personnages de côté, pour permettre à XIII de partir à l'aventure. Le général Carrington et le colonel Jones sont dans une situation précise à la fin du tome 24 qui rentre dans la suite logique de leur histoire. Mais c'est XIII qui est au cœur de l'intrigue.
Cela a toujours été un élément important pour vous de ramener XIII au cœur de l'histoire en mettant de côté les autres personnages ?
Entre "Le Dernier Round" et "Le Jour du Mayflower", quatre ans se sont écoulés. Pendant ce temps, la collection "XIII Mystery" est sortie et donc il fallait remettre le personnage de Jason Mac Lane en avant C'est aussi pour cela que son histoire personnelle est liée au mystère du Mayflower, pour que toute l'intrigue tourne autour de lui.
Vous écrivez également la série "Blake et Mortimer". Est-il difficile pour vous de passer d'un univers à l'autre ?
Non au contraire. Après avoir achevé un scenario d'une bande dessinée, je suis lessivé et je n'ai plus de recul par rapport à l'histoire. Alors quand je me lance sur une nouvelle bande dessinée, un one-shot ou un Blake et Mortimer, c'est une bouffée d'air frais. Je fais des lectures préparatoires qui me nettoient du scénario précédent. Je retrouve les personnages comme de bon vieux copains.
Comment se déroule votre collaboration avec Iouri Jigounov, le dessinateur de XIII ?
J'entretiens une relation bien particulière avec les dessinateurs avec qui je collabore. Comme avec André Juillard pour "Blake et Mortimer", j'écris mon scénario de "XIII" pour me faire plaisir et pour faire plaisir à Iouri Jigounov. Si lui n'est pas emballé par l'histoire que je lui raconte, alors il faut la revoir. Nous sommes de véritables collaborateurs avec Iouri. On discute de ce qu'on aime ou pas dans le scénario. Heureusement neuf fois sur dix, on est d'accord. Si on propose une histoire bancale à son dessinateur ou qui n'est pas habitué à dessiner un genre précis, ce n'est pas rendre service aux lecteurs, car le dessin va en pâtir. Il faut aussi être réaliste et savoir avec quel dessinateur on collabore. On ne peut pas demander à Grzegorz Rosinski, avec qui j'ai écrit "Western", de dessiner du "Michel Vaillant" ou encore à Jean Graton de dessiner la série romaine "Alix". A la fin du tome 24, XIII se retrouve dans une situation inédite.
Vous êtes impatient d'entamer l'écriture du prochain cycle ?
XIII se retrouve dans une situation compliquée. Il connaît maintenant l'histoire de ses ancêtres, il n'a presque plus rien qui le retient. Tout le monde se méfie de lui, certaines personnes le rejettent même. Il arrive à un moment de l'histoire où il a envie de tout laisser tomber. Nous le mettons dans une situation où le lecteur ne sait pas encore s'il va complétement virer d'un bord ou s'il va revenir à la raison. Mais en tout cas, son choix sera motivé par une raison bien précise que nous allons développer dans les prochaines tomes.
XIII tome 24 "L'héritage de Jason Mac Lane" par Yves Sente et Iouri Jigounov (Dargaud - 56 pages - 11,99 euros)
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