: Reportage Festival de la BD d'Angoulême : Riad Sattouf et son "Arabe du Futur" au centre d'une grande exposition
Le 51e Festival international de la BD d'Angoulême débute jeudi 25 janvier et se tient jusqu'à dimanche. Festival présidé, cette année, par Riad Sattouf. Grand Prix l'an passé, le dessinateur a les honneurs d'une grande exposition pendant cette édition, consacrée à son œuvre L'Arabe du Futur.
Riad Sattouf a beau avoir 45 ans et déjà une très belle carrière derrière lui – sans compter les distinctions et records de ventes – il est toujours aussi intimidé au moment d'en parler et de se retrouver lui-même l'objet d'une exposition : "J'ai l'impression d'être encore tout jeune, je suis un petit bébé, et donc je n'ai pas la sensation d'avoir terminé quelque chose qui mérite une rétrospective."
Un récit universel
"C'est vrai que le Grand Prix bénéficie, chaque année, d'une exposition sur son travail, poursuit l'auteur. Moi je n'ai absolument pas voulu d'une rétrospective. Je voulais que ce soit une exposition autour de L'Arabe du Futur, qui est ma bande dessinée qui a eu le plus de lecteurs." L'exposition se veut aérée, à la fois savante et ludique, et aussi autobiographique que la BD.
On découvre ainsi une reproduction de la chambre d'ado de Riad Sattouf. Doudoune, baskets, ordinateur de rigueur, des affiches de Top Gun, du groupe Scorpions, entre autres références. Mais aussi des documents plus sérieux, sur sa double culture ou l'histoire de la Syrie, reflet du caractère universel de L'Arabe du Futur, qui a été traduit en 23 langues.
"J'ai reçu un message que j'ai trouvé assez stupéfiant d'un Syrien qui m'a écrit sur Instagram pour me dire qu'il était du même village que moi. Il a été dans la même école, il a le même âge que moi et il connaît tous les gens dont je parle dans L'Arabe du Futur, en tout cas dans la partie syrienne, raconte Riad Sattouf. Aujourd'hui il habite en Allemagne et il est tombé dessus dans une librairie par hasard. Il m'a écrit un message très ému, il me disait 'Mais c'est incroyable, c'est toute ma mémoire que vous avez mise là, je ne m'attendais pas à ça.' C'est comme si lui-même avait sa propre histoire."
Et Riad Sattouf y tenait : la fin du parcours présente des œuvres originales de ceux qui l'ont inspiré et fait rêver enfant, passés eux aussi par Angoulême, comme Crumb, Druillet ou Moebius.
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