De la prison à la BD, le parcours singulier de Berthet One
Berthet c'est son prénom, "One" son nom d'artiste. A 36 ans, Berthet one né à Paris, d'origine congolaise, a suivi un parcours singulier : il a grandi dans un milieu social plutôt favorisé et passé son adolescence, non loin des 4000 à la Courneuve. Impressionné par le style de vie des "Grands de la Cité", attiré par l'argent facile, il quitte le lycée et bascule dans la petite délinquance. Puis c'est vite l'engrenage. Il en veut plus, encore plus vite. En 2006, la sentance tombe : il est condamné à la prison pour le braquage d'une bijouterie.
En prison, c'est le déclic. Il réfléchit à la façon dont il va occuper toutes ces longues années derrière les barreaux. II décide de se remettre aux études. Un bac littéraire en poche, il décroche ensuite un BTS en communication. Pendant les cours, il ne peut s'empêcher de dessiner. Il s'évade de sa cellule par les bulles. Un premier surveillant s'intéresse à ses croquis... puis ses collègues défilent dans sa cellule. C'est le début de la reconnaissance de son talent. Puis le succès arrive en 2009. Alors qu'il en toujours en prison, grâce à ses dessins, il obtient le premier prix du concours "Transmurailles", au Festival de la bande dessinée d'Angoulême.
Berthet One évoque désormais son parcours dans des Collèges comme ici à Montpellier.
Reportage : Laurent Beaumet - Enrique Garibaldi - Janneau Stéphane
Parue en novembre 2011, sa première BD "L'évasion" ( Chez Indeez Urban Editions) raconte le journal d'un condamné, qui n'est autre qu'une critique sur ses conditions de détentions. Le succès est immédiat : plus de 10 000 exemplaires seront vendus en un an.
Pour sa prochaine BD, ses yeux pétillent de fierté. Plantu, son idole, lui a offert un dessin en guise de préface. Mais que le succès soit au rendez-vous ou non, le dessinateur n'oublie pas d'où il vient et continuera à se rendre dans les établissements pénitentiaires, pour donner des cours de dessins aux détenus et surtout témoigner de sa réinsertion.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.