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Au musée du Luxembourg, l'exposition "Tintoret - Naissance d'un génie" raconte l’ascension sociale d’un peintre pressé

L'exposition Tintoret - Naissance d'un génie, visible jusqu'au 1er juillet, plonge le visiteur dans les débuts de ce peintre qui fut l’un des artistes majeurs de la renaissance vénitienne.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'exposition Tintoret - Naissance d'un génie est à voir à Paris au musée du Luxembourg jusqu'au 1er juillet. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Il y a 500 ans naissait le Vénitien Tintoret, un des génies de la peinture. À l'occasion de cet anniversaire, le musée du Luxembourg, à Paris, lui ouvre ses portes. L’exposition Tintoret – naissance d’un génie, nous plonge dans les débuts de ce peintre qui fut l’un des artistes majeurs de la renaissance vénitienne.

Ce sont les quinze premières années de la carrière de Tintoret que le musée du Luxembourg nous propose de découvrir. "C’est la période qui permet de comprendre la manière dont il se construit d’un point de vue esthétique, explique Cécile Maisonneuve, l’une des commissaires de l’exposition. Comment il construit sa carrière, comment il cherche à se faire des relations, met en place une série de stratégies pour s’imposer sur la scène artistique."

C’est l’histoire d’une ascension sociale d’un peintre issu d’un milieu modeste qui deviendra l’un des plus grands peintres de la république vénitienne

Cécile Maisonneuve

franceinfo

Ambitieux, Tintoret l’est dès ses premières années d’activité : il a pour modèle Titien, dont il fut brièvement l’élève et Michel Ange. Ses premières toiles, des sujets religieux, témoignent de son talent précoce et de sa volonté de se mesurer à ses maîtres, comme on le voit dans La conversion de Saint Paul qu’il peint à l’âge de 20 ans. "C’est une composition ambitieuse, fougueuse, poursuit Cécile Maisonneuve. Tintoret a su rendre le chaos de la situation, la voix tonitruante qui interrompt Saint Paul. Elle dit beaucoup de son ambition de se mesurer aux plus grands artistes de son temps : on y voit des références à l’œuvre de Titien, de Raphaël, et de Leonard. C’est une œuvre d’une maîtrise incroyable dans la composition. Il privilégie tant la rapidité qu’il en oublie parfois des détails, comme la petite tête du cavalier, sur le pont, réduite à un cerne de peinture."

Le Péché originel, peint en 1551. (ANNE CHÉPEAU / FRANCEINFO)

Peintre prolifique grâce à sa rapidité d’exécution qui lui permet de répondre à de nombreuses commandes, Tintoret, dans ces quinze premières années, aborde de très nombreux sujets : aux tableaux religieux s’ajoutent, les portraits, les peintures d’ornement, les scènes mythologiques et les nus féminins. Il peint ainsi Le péché originel en 1551 : "Ce nu d’Eve connaîtra un grand succès, indique la commissaire de l'exposition, et sera souvent copié jusqu’au XIXe siècle, puisque d’une très grande sensualité et de subtilité dans la manière de décliner les carnations : le rose de son décolleté, de ses joues, de ses jambes, est très subtil." Tintoret, artiste aussi détesté par ses pairs qu’apprécié par ses commanditaires, réalisera ensuite les grands décors vénitiens qui l’ont rendu mondialement célèbre.

Au Palais du Luxembourg, l'exposition Tintoret - Naissance d'un génie raconte l’ascension sociale d’un peintre pressé - reportage Anne Chépeau

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