Asghar Farhadi : et si c'était lui, la palme?
Plus que deux derniers films en compétition ce samedi avant l'annonce du palmarès du 69ème festival de Cannes dimanche soir. "Elle" de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert et "le client" de l'iranien Asghar Farhadi. L'auteur d'"une séparation" et du "Passé" revient avec un film retenu pour la course à la palme d'or au dernier moment, mais qui pourrait déjouer les pronostics.
Quel bonheur de finir le festival sur une telle démonstration de cinéma. Asghar Farhadi est un maître de la dramaturgie, le spectateur prend plaisir à douter de tout. C'est d'autant plus puissant que pour pouvoir faire son métier en Iran, il doit en permanence écrire entre les lignes, pour ne pas susciter la censure ou pire encore.
Dans un milieu cultivé de Téhéran, un couple charmant doit déménager dans l'urgence. Un ami leur loue un appartement dont l'ancienne locataire est en fait une prostituée. Un soir un client passe et trouve la nouvelle occupante sous la douche, la porte était ouverte, le mari absent. Ce qu'il se passe alors, on ne le saura qu'à la fin du film, ce qu'on voit c'est que la femme est blessée à la tête. Le reste c'est du non-dit, mode de survie en Iran et un mari assoiffé de vengeance qui va commettre une série de graves erreurs. C'est cette montée de la violence chez un être bien sous tout rapport qui a fasciné Asghar Farhadi.
"C'est un homme qui est persuadé de faire le bien et de vouloir le bien. Il essaie d'apporter du meilleur au monde, il ne se rend pas compte qu'avec ses bonnes intentions, il est en train de faire des horreurs."
Encore une fois, Asghar Farhadi et ses formidables acteurs réalisent un film parfait, sans artifice, il a toute sa place dans le palmarès.
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