Attractions populaires et lucratives pour leurs organisateurs, les "zoos humains" avaient au XIXe siècle et jusque dans les années 50, la vocation de présenter aux européens la façon dont vivaient les populations des colonies. Pour ce faire, des familles, des hommes et des femmes étaient amenés dans les grandes métropoles et exposés, à l'image des parcs zoologiques aujourd'hui, dans leurs environnements d'origines reconstitués. Reportage : France 3 Picardie / J. Delance / J. Croci / C. Delangle Telles des bêtes de foire, ces êtres humains étaient exhibés par les puissances coloniales, notamment dans le but de montrer qu'il existe bel et bien une "hiérarchie" entre les hommes. L'exhibition de ces hommes visait à légitimer une inégalité et une classification entre les différents humains que l'on appelait "races".Christine MorrierDirectrice du parc zoologique d'Amiens MétropoleDe véritables villages éthniques itinérants sillonnaient alors l'Europe occidentale. Les Expositions universelles accueillaient d'ailleurs souvent ce genre de manifestations. Mais en 1931, après l'Exposition coloniale qui eut lieu à Paris, plusieurs voix s'élevèrent pour dénoncer ce phénomène. La mobilisation permit de mettre un terme à ces "zoos humains", même si un village congolais fut tout de même reconstitué à Bruxelles lors de l'Exposition Universelle de 1958. D'autres expositions sur ce thèmeL'ancien footballeur Lilian Thuram, qui se consacre désormais à la lutte contre le racisme, s'est intéressé au sujet il y a quelques années. Par le biais de sa fondation et du groupe de recherche Achac, il a monté une exposition sur ce thème, qui fut notamment présentée au musée du quai Branly en 2012. Cette exposition revient en cette fin d'année à la Cité Miroir de Liège, en Belgique, du 17 septembre au 23 décembre.