Un grand spectacle "violent" sur "Jean-Paul II" de Robert Hossein
L'homme de théâtre français à succès Robert Hossein présente à partir de vendredi à Paris "Jean Paul II", un grand spectacle "pour croyants et non croyants" consacré à la vie du pape polonais et annoncé comme "violent", aux allures de "cri d'indignation" contre le sort du monde.
Un an après son péplum scénique "Ben-Hur" dans l'arène du Stade de France (près de 300.000 billets vendus), Robert Hossein retrouve un lieu, le Palais des sports, qui l'a fait entrer dans le Livre Guinness des records avec "Un homme nommé Jésus" (700.000 spectateurs en 1983-84).
"Ben-Hur a enchanté ma jeunesse, Jean Paul II obsède mon âge mûr", écrit Robert Hossein, qui aura 80 ans le 30 décembre, dans la note d'intention de ce spectacle surtitré "N'ayez pas peur !", formule célèbre lancée par le pape polonais dès le début de son pontificat (1978-2005).
Elevé sans religion mais converti au catholicisme, Robert Hossein se souvient de sa rencontre à Rome avec Karol Wojtyla (1920-2005) par l'entremise du cardinal français Jean-Marie Lustiger qui s'était enthousiasmé pour "Un homme nommé Jésus".
"J'ai eu l'impression d'être devant un homme plein de bonté mais aussi de nostalgie, couvert de petites blessures", explique à l'AFP Robert Hossein.
Le metteur en scène parle aussi avec émotion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de 1997 à Paris, au cours desquelles il a "lu les épîtres de Paul devant tous les jeunes" et le souverain pontife.
"J'ai décidé de lui rendre hommage en racontant sa vie comme cela n'a jamais été fait sur une scène", souligne Robert Hossein.
Ecrit par l'académicien Alain Decaux, le spectacle, pour lequel deux spécialistes (le journaliste Bernard Lecomte et Mgr Jean-Michel di Falco) ont été consultés, sera joué deux heures durant par une centaine de comédiens et figurants donnant vie à 33 tableaux.
Le récit débute sur la tentative d'assassinat de Jean Paul II, le 13 mai 1981. Sur son lit d'hôpital, Karol Wojtyla revoit toute sa vie, sa jeunesse de comédien de théâtre, son existence de prêtre puis de prélat à Cracovie, et anticipe les grands moments de son pontificat jusqu'à sa mort.
Visuellement, Robert Hossein n'a pas renoncé aux reconstitutions les plus monumentales, représentant le Mur de Berlin et celui des Lamentations à Jérusalem.
"Je fais même le conclave ayant élu Jean Paul II, ce que personne n'a jamais vu", s'enthousiasme Robert Hossein.
Et tous les grands de ce monde qui ornent l'affiche rougeoyante du spectacle seront de la partie, tels Mikhaïl Gorbatchev et Mère Teresa.
Pourtant, Robert Hossein assure: "Les images, je m'en fous. C'est pas du patronage. Ce qui m'intéresse c'est la dimension spirituelle, humaniste de ce spectacle pour croyants et non croyants".
"Mon spectacle est violent, comme désespéré", poursuit le metteur en scène.
En désaccord avec les positions de Jean Paul II sur la contraception, il n'a pas éludé la question qui sera traitée sous la forme d'une joute verbale entre le pape et l'abbé Pierre.
Robert Hossein dit ignorer si son spectacle, qui a déjà suscité des contacts en vue d'éventuelles adaptations en Pologne, Italie, Espagne, Portugal et en Amérique du Sud, sera "un four ou un succès", mais il est persuadé d'une chose: "C'est le spectacle le plus difficile que j'aie jamais monté".
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