Un commissaire-priseur, condamné pour la vente d'un faux bronze de Zadkine, est définitivement interdit d'exercer
Un commissaire-priseur condamné pour avoir vendu un faux bronze de Zadkine a été définitivement interdit d'exercer par le Conseil des ventes volontaires, régulateur des maisons de ventes aux enchères.
Cette décision, intervenue le 11 mai et dont l'AFP a eu copie, achève une saga démarrée au début des années 2000.
Retraité depuis décembre de son activité de commissaire-priseur, Marc-Arthur Kohn "exerce toujours en tant que galeriste et intermédiaire" sur le marché de l'art, selon l'avocate d'un collectionneur impliqué dans cette affaire, Béatrice Cohen.
En 2019, Marc-Arthur Kohn avait vu sa condamnation à huit mois de prison avec sursis confirmée en appel. Il s'était également vu infliger une amende de 60 000 euros, contre 5 000 en première instance en 2016.
Une affaire vieille de plus de 20 ans
Un courtier en art et un collectionneur avaient également été condamnés dans cette affaire. Elle avait débuté en décembre 2001 par la vente de l'un des bronzes d'Ossip Zadkine, considéré comme l'un des maîtres de la sculpture cubiste, Le retour du fils prodigue, pour 770 000 francs (environ 117 000 euros) au collectionneur Raymond Woronko, un Français résident en Afrique, par le commissaire-priseur chez Drouot-Montaigne.
La sculpture, qui ne figurait pas au catalogue, avait été ajoutée en dernière minute à la vente et le collectionneur avait appris d'un expert qu'il s'agissait d'un faux. Furieux, il avait demandé au commissaire-priseur de remettre l'oeuvre en vente, ce qui avait été fait six mois plus tard. Cette fois, la sculpture figurait au catalogue mais avec une indication erronée mentionnant qu'il s'agissait d'un "cinquième et dernier tirage du bronze". Zadkine n'en a pourtant tiré que quatre exemplaires, selon la fonderie Susse qui travaillait avec l'artiste.
Non adjugé, le bronze avait été repéré par un amateur d'art, qui avait fini par l'acheter 137 000 euros, avant d'appeler le fondeur qui avait porté plainte, avec la ville de Paris, pour "contrefaçon".
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