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Tout César sur un plateau au Centre Pompidou à Paris : rétrospective d'un "homme libre"

César, dont les choix artistiques et les postures ont souvent fait débat, est exposé au Centre Pompidou à Paris depuis mercredi et jusqu'au 26 mars 2018. L'occasion de découvrir un artiste inventif, dans la durée.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le pouce en bronze de César, parmi les quelque 120 œuvres d'un artiste inventif exposées au Centre Pompidou à Paris (MAXPPP)

Il a donné son nom aux trophées qui récompensent chaque année le cinéma français. César, le plus populaire des sculpteurs du XXe siècle est à l’honneur à Paris, au Centre Pompidou, depuis le 13 décembre. Le musée lui consacre une rétrospective près de vingt ans après sa mort, le 6 décembre 1998.

Tout César sur un immense plateau

Le Centre Pompidou offre une rétrospective présentée dans un seul et vaste espace ouvert sur Paris. On peut ainsi embrasser en un regard un demi-siècle de sculptures. Plusieurs fers soudés de ses débuts sont exposés, comme l’historique Esturgeon, poisson géant qui le fit remarquer en 1954.

L'Esturgeon de César exposé au Centre Pompidou. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Le public s'arrête aussi devant les compressions automobiles aux couleurs acidulées, réalisées par César peu de temps avant sa mort en 1998. Une richesse expressive que commente Stéphanie Busuttil-Janssen, sa dernière compagne en évoquant "un homme libre".

César s'est réinventé toute sa vie et sans jamais renoncer à aucune période antérieure.

Stéphanie Busutill-Janssen, compagne du sculpteur

à franceinfo

César, artiste libre, a révolutionné la sculpture en inventant les compressions en 1960, dont deux sont exposées dans le cadre de cette rétrospective.

Une des trois premières compressions exposées par César en 1960. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

"C'est une rupture radicale et une manière de continuer la sculpture par d'autres moyens", commente Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne et commissaire de la rétrospective. 

C'est une manière de s'approprier un objet, mais aussi d'utiliser une presse industrielle pour que l'œuvre soit réalisée. Il y a là quelque chose de stupéfiant qui laissait, à l'époque, les gens complètement décontenancés.

Bernard Blistène, commissaire de l'exposition

à franceinfo

Les empreintes, les expansions, le plexiglas

L'artiste décline le moulage de son pouce en différentes tailles et plusieurs matériaux. Le premier est rouge et en résine de polyester.

Les empreintes du pouce de César, exposées au Centre de Pompidou. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Autre technique, autre étape : les expansions. Dans les années 1960, César découvre la mousse de polyuréthane, un matériau fragile qu’il va renforcer pour rendre ses sculptures pérennes.

Des expansions de César exposées au Centre Pompidou à Paris. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Au début des années 1970, il innove encore en utilisant le plexiglas pour ce qu’il appelle les enveloppages.

Un enveloppage de César : moulin à café et plexiglas - 1971. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Bernard Blistène explique que César mettait des feuilles de plexiglas à chauffer dans des bacs, pour enrubanner des formes trouvées. "César est un glaneur qui va au marché aux puces. Il s'intéresse à la mélancolie et au pouvoir des objets", dit-il. 

Un moulin à café, un téléphone, une vieille machine à écrire, un ventilateur : à un moment, tout cela est comme saisi, pétrifié par la matière qui vient s'enrubanner.

Bernard Blistène

à franceinfo

La rétrospective César au Centre Pompidou à Paris jusqu'au 26 mars 2018 - un reportage d'Anne Chépeau

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