Cet article date de plus d'onze ans.
Street art : Sambre, le dernier astre des Bains Douches
Dans le foisonnant projet de résidence d’artistes aux Bains Douches qui vient de s’achever, une œuvre parmi la quarantaine présentée a brillé plus que les autres. Impossible de passer à côté de l'incroyable sphère de Sambre, réalisée en lattes de plancher et suspendue entre deux étages, clin d'oeil à la boule à facettes. Nous avons rencontré son auteur, Sambre, artiste sensible et prometteur.
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La première fois que nous avons rencontré Sambre, 29 ans, c’était au sous-sol des Bains Douches, côté club. Il peaufinait à la peinture un mur réalisé en commun avec Parole. Une façon de se détendre du gros oeuvre de sa sphère, alors loin d’être achevée mais déjà très impressionnante.
Nous avons aussitôt perçu quelque chose de singulier chez ce garçon. Son calme, son geste sûr, sa discrétion malgré sa stature, sa concentration et son écoute, le distinguaient de ses pairs. Impossible aussi de ne pas noter le contraste entre le côté très physique et laborieux de son chantier qui aura duré deux mois, et l’élégance qui se dégage de sa personne et de son discours. Sambre est un chercheur. Un artiste à la fois intuitif et appliqué, curieux et perfectionniste, qui entend mettre sa créativité au service des autres.
Son travail, insiste-t-il, est toujours contextuel. C’est le maître mot de sa recherche. Ses œuvres sont forcément en lien profond avec le volume et les espaces mais aussi l’âme des lieux où elles sont créées, in situ. Comme si son rôle était de travailler humblement la matière pour lui offrir un sursis, voire une renaissance, souvent éphémère. Venu au street-art par la danse hip-hop
Curieusement, c'est d'abord par la danse que Sambre est venu au street-art. « A 12 ans, dans ma campagne ardéchoise, j’ai découvert la danse hip-hop. J’y trouvais beaucoup de liberté mais je ne connaissais pas vraiment la culture hip-hop », se souvient Sylvain, enfant d’agriculteurs élevé « quasiment dans la forêt ». « Parallèlement, j’ai toujours aimé dessiner. Au collège, je dessinais des mots, je faisais des lettres aux contours fluo. Un jour, je suis venu rendre visite à des membres de ma famille en banlieue parisienne, du côté de Massy. A travers les vitres du RER j’ai découvert le graffiti et j’ai fait le lien avec mes dessins. Mon pseudonyme Sambre est né en 2004, d’abord en tant que graffeur.»
S’il continue de pratiquer avec ardeur le graffiti, qu’il préfère appeller «peinture » et pour lequel il est de plus en plus demandé, Sambre ne s’est pas arrêté là. CAP de menuiserie en poche, il est sorti de l’école Boulle au bout de quatre ans avec les félicitations. Il a ensuite suivi durant deux ans les cours d’un maître sculpteur (sur bois et pierre) dans une petite ville perdue de République tchèque. Pour lui, qui maîtrise au final beaucoup de disciplines, « tous les moyens d’expression sont bons, peu importe le medium et peu importe le lieu ».
Que se passe-t-il dans ta tête quand on te propose de participer à cette résidence aux Bains Douches ?
Sambre : Le lieu me parlait vaguement, sans que je sache vraiment ce qui s’y était passé. J’ai visité le lieu et les espaces en janvier, il neigait, il faisait glacial. J’ai eu envie de faire quelque chose de personnel car je travaille beaucoup de manière collective dans le graffiti. Arrivé au 4e étage, j’ai eu une bonne impression. On est descendus au 3e et je suis resté sur cet espace avec sa triple exposition. Je me suis dit : c’est là que ça va se passer. Assez vite, j'ai visualisé une sphère, sans vraiment savoir pourquoi.
Tu es sans doute celui qui a été le plus loin dans les possibilités très larges qu’offraient le lieu…
En fait, j’imaginais cette sphère mais je ne voulais pas m’investir plus que de raison sur ce projet. Au départ, j’avais prévu de faire une sphère posée sur le sol. Mais j’ai vite senti que ce serait plus fou de la réaliser en suspension entre deux étages. J’ai donc imaginé creuser le sol et comme il s’agissait de gros œuvre, j’ai demandé à rencontrer l’architecte qui m’a donné son aval, à condition de ne pas toucher les poutres métalliques. A partir de ce moment, j’ai décidé de saisir l’occasion, la liberté qui m’était offerte et d’aller jusqu’au bout, coûte que coûte. Savais-tu à ce moment-là que tu allais faire une boule à facettes ?
Ce n’est pas une boule à facettes, je trouve ça trop réducteur, mais c’est un clin d’œil à la boule à facettes. Je me rends toujours compte après coup que lorsque je me laisse guider par mon intuition il y a forcément un rapport entre ce que je fais et le lieu, quelque chose qui raccroche au réel. Mais il y a beaucoup d’histoires dans cette sphère. C’est aussi la Terre, l’œuf, la création, la plénitude…
Comment t’y es-tu pris ?
J’ai d’abord tracé mon cercle au sol du 4e étage et ôté toutes les lattes du parquet. Ca m’a pris deux jours. Je me suis rendu compte alors que j’allais manquer de bois. J’ai donc été en chercher où il y en avait, au 5e, où j’ai pris toutes les planches avec autorisation. J’ai ensuite creusé le sol au marteau piqueur. Puis, pour bâtir la sphère proprement dit, j’ai utilisé le principe du gabarit. Là, pour la première fois, je me suis fait aider, par Martin. C’était un nouveau défi technique à mettre en place. J’ai construit ce gabarit monté sur un axe comme un compas sur lequel on a posé les planches. Ce qui m’intéressait sur cette forme géométrique essentielle, c’est le fait de pouvoir s’éparpiller, mais uniquement à l’intérieur. Contrairement à d’autres installations que j’ai réalisées, qui n’avaient pas de fin dans l’espace, tout se passe ici dans un périmètre défini, la forme gagne en impact et l’œuvre devient plus lisible. Tu ne t’es pas dit à un moment donné que tu étais excessif ? Trop ambitieux ?
Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça. Et puis dès que je m’y remets, je trouve tout de suite les réponses, inconscientes bien sûr, mais c’est comme une évidence. Je pense qu’il y a quand même une mise à l’épreuve dans ce genre d'entreprise, pour se sentir exister, trouver sa place. Ce qui me plaît, c’est de me lancer des défis et de trouver des solutions. C’est chercher, avancer. C’est aussi chercher les limites, une façon de se tester. Je me suis blessé en travaillant. J’en ai retenu qu’il faut apprendre à respecter son corps, à ne pas le pousser à bout.
Comment fait-on pour s’investir de façon aussi totale durant deux mois, gratuitement pour une œuvre qui ne sera vue que par peu de gens (pour des raisons de sécurité, la résidence aux Bains Douches était fermée au public, accessible uniquement à quelques privilégiés et journalistes) et doit être détruite aussitôt terminée, engloutie par un chantier ?
L’opportunité de faire ce genre de chose n’est pas si courante. Percer le sol, ce n’est pas possible dans tous les bâtiments et quand c’est possible, il y a rarement l’électricité et le matériel comme le marteau piqueur pour le réaliser. Le fait d’habiter la porte à côté, puisque j’ai occupé un appartement gracieusement sur place durant tout le chantier, m’a aussi donné des raisons de m’investir. Pour moi, ces investissements généreux sans retour ou que personne ne verra jamais, ça passe beaucoup par la peinture (le graffiti) dans les lieux abandonnés. La différence, ici, c’est le temps passé à la création et son ampleur.
Sambre nous désigne, à travers la vitre du 4e où nous nous trouvons, une peinture à la bombe, qu’il a commencée dans la courette. Ses traits suivent en réalité l’ombre portée de l’échafaudage. Ici tu as encore travaillé avec le lieu, la lumière, l’espace, les éléments présents...
Il y a toujours chez moi l’idée de souligner l’environnement, de faire avec ce qui est là, souligner le temps qui passe et toutes les choses laissées par l’homme entre deux eaux. Ca a été quelque chose et ça va devenir quelque chose d’autre. Il y a un entre deux, comme les Bains Douches actuellement, un état transitionnel, avec la nature qui reprend ses droits. Je me rends compte que dans le fait d’arracher du parquet, de le remettre dans une autre position, de casser les gravats, de les remonter, de gratter le sol, de le déplacer, il y a un coté modificateur, accélérateur de particules.
Avec la plupart des autres artistes de cette résidence aux Bains, tu partages un goût pour les lieux à l’abandon ou en transition. Pourquoi ?
Les lieux abandonnés me fascinent depuis toujours, pour leur côté poétique et tragique. Ils sont souvent riches de plein de choses qui n’ont aucun intérêt aux yeux des autres et qui pour nous sont très porteuses, très importantes. Ces bâtiments qui ont du vécu et sont au rebut parlent de retour à l'état sauvage. Ils nous donnent l’occasion de leur rendre quelque chose, de leur réinjecter de la vie. Ce serait bien qu’on pense à nous plus systématiquement lorsqu’il y a des lieux désaffectés, inhabités, pour nous permettre de créer de manière libre.
Comment vois-tu le futur ?
Ce qui me parle aujourd’hui c’est toujours l’in situ, mais plus sérieux. Peut-être à plus grande échelle, ou avec une vocation fonctionnelle. Quelque chose à cheval entre le métier d’art et la création artistique. Et pas forcément de l’éphémère. Une collaboration avec l’architecture, qui permettrait d’exprimer une part de fantaisie et de créativité mais avec une contrainte de fonction et/ou de perennité, serait idéal.
Sambre expose une nouvelle sculpture façonnée à la tronçonneuse à partir du 11 mai dans le cadre de l’exposition collective Graffuturism à la galerie Open Space - 56 rue Alexandre Dumas Paris 11e.
Nous avons aussitôt perçu quelque chose de singulier chez ce garçon. Son calme, son geste sûr, sa discrétion malgré sa stature, sa concentration et son écoute, le distinguaient de ses pairs. Impossible aussi de ne pas noter le contraste entre le côté très physique et laborieux de son chantier qui aura duré deux mois, et l’élégance qui se dégage de sa personne et de son discours. Sambre est un chercheur. Un artiste à la fois intuitif et appliqué, curieux et perfectionniste, qui entend mettre sa créativité au service des autres.
Son travail, insiste-t-il, est toujours contextuel. C’est le maître mot de sa recherche. Ses œuvres sont forcément en lien profond avec le volume et les espaces mais aussi l’âme des lieux où elles sont créées, in situ. Comme si son rôle était de travailler humblement la matière pour lui offrir un sursis, voire une renaissance, souvent éphémère. Venu au street-art par la danse hip-hop
Curieusement, c'est d'abord par la danse que Sambre est venu au street-art. « A 12 ans, dans ma campagne ardéchoise, j’ai découvert la danse hip-hop. J’y trouvais beaucoup de liberté mais je ne connaissais pas vraiment la culture hip-hop », se souvient Sylvain, enfant d’agriculteurs élevé « quasiment dans la forêt ». « Parallèlement, j’ai toujours aimé dessiner. Au collège, je dessinais des mots, je faisais des lettres aux contours fluo. Un jour, je suis venu rendre visite à des membres de ma famille en banlieue parisienne, du côté de Massy. A travers les vitres du RER j’ai découvert le graffiti et j’ai fait le lien avec mes dessins. Mon pseudonyme Sambre est né en 2004, d’abord en tant que graffeur.»
S’il continue de pratiquer avec ardeur le graffiti, qu’il préfère appeller «peinture » et pour lequel il est de plus en plus demandé, Sambre ne s’est pas arrêté là. CAP de menuiserie en poche, il est sorti de l’école Boulle au bout de quatre ans avec les félicitations. Il a ensuite suivi durant deux ans les cours d’un maître sculpteur (sur bois et pierre) dans une petite ville perdue de République tchèque. Pour lui, qui maîtrise au final beaucoup de disciplines, « tous les moyens d’expression sont bons, peu importe le medium et peu importe le lieu ».
Que se passe-t-il dans ta tête quand on te propose de participer à cette résidence aux Bains Douches ?
Sambre : Le lieu me parlait vaguement, sans que je sache vraiment ce qui s’y était passé. J’ai visité le lieu et les espaces en janvier, il neigait, il faisait glacial. J’ai eu envie de faire quelque chose de personnel car je travaille beaucoup de manière collective dans le graffiti. Arrivé au 4e étage, j’ai eu une bonne impression. On est descendus au 3e et je suis resté sur cet espace avec sa triple exposition. Je me suis dit : c’est là que ça va se passer. Assez vite, j'ai visualisé une sphère, sans vraiment savoir pourquoi.
Tu es sans doute celui qui a été le plus loin dans les possibilités très larges qu’offraient le lieu…
En fait, j’imaginais cette sphère mais je ne voulais pas m’investir plus que de raison sur ce projet. Au départ, j’avais prévu de faire une sphère posée sur le sol. Mais j’ai vite senti que ce serait plus fou de la réaliser en suspension entre deux étages. J’ai donc imaginé creuser le sol et comme il s’agissait de gros œuvre, j’ai demandé à rencontrer l’architecte qui m’a donné son aval, à condition de ne pas toucher les poutres métalliques. A partir de ce moment, j’ai décidé de saisir l’occasion, la liberté qui m’était offerte et d’aller jusqu’au bout, coûte que coûte. Savais-tu à ce moment-là que tu allais faire une boule à facettes ?
Ce n’est pas une boule à facettes, je trouve ça trop réducteur, mais c’est un clin d’œil à la boule à facettes. Je me rends toujours compte après coup que lorsque je me laisse guider par mon intuition il y a forcément un rapport entre ce que je fais et le lieu, quelque chose qui raccroche au réel. Mais il y a beaucoup d’histoires dans cette sphère. C’est aussi la Terre, l’œuf, la création, la plénitude…
Comment t’y es-tu pris ?
J’ai d’abord tracé mon cercle au sol du 4e étage et ôté toutes les lattes du parquet. Ca m’a pris deux jours. Je me suis rendu compte alors que j’allais manquer de bois. J’ai donc été en chercher où il y en avait, au 5e, où j’ai pris toutes les planches avec autorisation. J’ai ensuite creusé le sol au marteau piqueur. Puis, pour bâtir la sphère proprement dit, j’ai utilisé le principe du gabarit. Là, pour la première fois, je me suis fait aider, par Martin. C’était un nouveau défi technique à mettre en place. J’ai construit ce gabarit monté sur un axe comme un compas sur lequel on a posé les planches. Ce qui m’intéressait sur cette forme géométrique essentielle, c’est le fait de pouvoir s’éparpiller, mais uniquement à l’intérieur. Contrairement à d’autres installations que j’ai réalisées, qui n’avaient pas de fin dans l’espace, tout se passe ici dans un périmètre défini, la forme gagne en impact et l’œuvre devient plus lisible. Tu ne t’es pas dit à un moment donné que tu étais excessif ? Trop ambitieux ?
Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça. Et puis dès que je m’y remets, je trouve tout de suite les réponses, inconscientes bien sûr, mais c’est comme une évidence. Je pense qu’il y a quand même une mise à l’épreuve dans ce genre d'entreprise, pour se sentir exister, trouver sa place. Ce qui me plaît, c’est de me lancer des défis et de trouver des solutions. C’est chercher, avancer. C’est aussi chercher les limites, une façon de se tester. Je me suis blessé en travaillant. J’en ai retenu qu’il faut apprendre à respecter son corps, à ne pas le pousser à bout.
Comment fait-on pour s’investir de façon aussi totale durant deux mois, gratuitement pour une œuvre qui ne sera vue que par peu de gens (pour des raisons de sécurité, la résidence aux Bains Douches était fermée au public, accessible uniquement à quelques privilégiés et journalistes) et doit être détruite aussitôt terminée, engloutie par un chantier ?
L’opportunité de faire ce genre de chose n’est pas si courante. Percer le sol, ce n’est pas possible dans tous les bâtiments et quand c’est possible, il y a rarement l’électricité et le matériel comme le marteau piqueur pour le réaliser. Le fait d’habiter la porte à côté, puisque j’ai occupé un appartement gracieusement sur place durant tout le chantier, m’a aussi donné des raisons de m’investir. Pour moi, ces investissements généreux sans retour ou que personne ne verra jamais, ça passe beaucoup par la peinture (le graffiti) dans les lieux abandonnés. La différence, ici, c’est le temps passé à la création et son ampleur.
Sambre nous désigne, à travers la vitre du 4e où nous nous trouvons, une peinture à la bombe, qu’il a commencée dans la courette. Ses traits suivent en réalité l’ombre portée de l’échafaudage. Ici tu as encore travaillé avec le lieu, la lumière, l’espace, les éléments présents...
Il y a toujours chez moi l’idée de souligner l’environnement, de faire avec ce qui est là, souligner le temps qui passe et toutes les choses laissées par l’homme entre deux eaux. Ca a été quelque chose et ça va devenir quelque chose d’autre. Il y a un entre deux, comme les Bains Douches actuellement, un état transitionnel, avec la nature qui reprend ses droits. Je me rends compte que dans le fait d’arracher du parquet, de le remettre dans une autre position, de casser les gravats, de les remonter, de gratter le sol, de le déplacer, il y a un coté modificateur, accélérateur de particules.
Avec la plupart des autres artistes de cette résidence aux Bains, tu partages un goût pour les lieux à l’abandon ou en transition. Pourquoi ?
Les lieux abandonnés me fascinent depuis toujours, pour leur côté poétique et tragique. Ils sont souvent riches de plein de choses qui n’ont aucun intérêt aux yeux des autres et qui pour nous sont très porteuses, très importantes. Ces bâtiments qui ont du vécu et sont au rebut parlent de retour à l'état sauvage. Ils nous donnent l’occasion de leur rendre quelque chose, de leur réinjecter de la vie. Ce serait bien qu’on pense à nous plus systématiquement lorsqu’il y a des lieux désaffectés, inhabités, pour nous permettre de créer de manière libre.
Comment vois-tu le futur ?
Ce qui me parle aujourd’hui c’est toujours l’in situ, mais plus sérieux. Peut-être à plus grande échelle, ou avec une vocation fonctionnelle. Quelque chose à cheval entre le métier d’art et la création artistique. Et pas forcément de l’éphémère. Une collaboration avec l’architecture, qui permettrait d’exprimer une part de fantaisie et de créativité mais avec une contrainte de fonction et/ou de perennité, serait idéal.
Sambre expose une nouvelle sculpture façonnée à la tronçonneuse à partir du 11 mai dans le cadre de l’exposition collective Graffuturism à la galerie Open Space - 56 rue Alexandre Dumas Paris 11e.
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