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Street art : C215 peint des papillons dans des unités de soins psychiatriques

Ces papillons sont comme des "totems" pour "soulager" les patients, explique le street artiste C215.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
L'artiste C215 peignant des papillons sur les murs de l'hôpital psychiatrique Sainte Anne à Paris, le 18 juin 2019 (THOMAS SAMSON / AFP)

Dans l'allée principale du parc de l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, un grand papillon noir et bleu déploie ses ailes sur un mur. C'est l'un des derniers nés d'une série de pochoirs de l'artiste C215 pour apporter de la "poésie" dans des lieux de soins psychiatriques. "C'est une opération à la fois esthétique et porteuse de sens", a commenté l'artiste mardi auprès de l'AFP.

Le street art, une "passerelle vers le monde extérieur"

Le graffeur et pochoiriste mondialement reconnu achevait mardi une série entamée il y a un mois, à l'occasion d'un partenariat avec le Groupement hospitalier universitaire (GHU) Paris, qui regroupe Sainte-Anne, mais aussi d'autres hôpitaux psychiatriques de la capitale et plusieurs centres de consultation psychologique.

Une oeuvre du graffeur C215 sur les murs de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris (THOMAS SAMSON / AFP)

Une vingtaine de papillons colorés ornent ainsi désormais 13 sites de l'établissement, qui multiplie les initiatives pour "destigmatiser" les troubles mentaux et les patients qui en souffrent. "Le street art est par essence un art libre, une appropriation de l'espace public", le faire entrer dans un lieu de soins psychiatriques symbolise donc une "passerelle vers le monde extérieur", souligne une porte-parole du GHU.

C215, de son vrai nom Christian Guémy, est habitué à associer son art du portrait à des causes qui lui tiennent à coeur (liberté de la presse, précarité, familles de militaires endeuillées, etc.) Mais ici, il n'était pas question d'utiliser la figure humaine, explique-t-il.

"Métamorphose, transformation, fragilité"

Il fallait trouver un motif "qui ne soit pas anxiogène", "qui ne puisse pas être interprété comme offensant par qui que ce soit", tout en étant immédiatement compréhensible, quel que soit l'âge, la culture ou la pathologie des patients, détaille l'artiste. C'est lui qui a suggéré au GHU Paris la figure du papillon, qui porte en plus selon lui "l'idée de métamorphose, de transformation, de fragilité".

L'artiste C215 au travail le 18 juin 2019à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris  (THOMAS SAMSON / AFP)

Il raconte avoir été touché en particulier lorsqu'il a peint un papillon dans la salle d'attente du centre de consultations pour enfants Tour d'Auvergne, dans le 9e arrondissement de Paris, imaginant l'"angoisse" des parents et les "situations difficiles" se jouant dans cet endroit.

Une exposition rassemblant les photos de ses pochoirs sur les 13 sites a été inaugurée mardi à Sainte-Anne et restera visible jusqu'en septembre. Un jeu concours invite par ailleurs tous les visiteurs, riverains, amateurs de street art et patients à envoyer leurs photos des oeuvres de l'artiste. Le gagnant sera dévoilé pendant les journées du patrimoine, les 21 et 22 septembre, lors d'une séance de dédicace de C215 à l'hôpital Sainte-Anne.

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