Le succès fulgurant et international d'Aket, un artiste nordiste qui mêle cubisme et street art
C’est l’histoire d’un p’tit gars né à Dunkerque en 1989 qui est en train de devenir l’un des street artistes les plus connus au monde, tout ça parce que son style a tapé dans l’œil d’une marque très connue de boisson.
Le style d'Aket ? Des portraits déconstruits, composés de formes imbriquées qui se superposent. L'artiste parle de néo-cubisme pour définir son style nourri de peinture classique mais qui laisse une grande place à la spontanéité.
Le dessin dans la peau
Aket, de son vrai nom Anthony, est venu assez tard à la peinture et au graff. Sa passion depuis l'enfance, c'est le dessin. Il se voyait bien faire une école de BD mais il suit malgré tout l’injonction paternelle selon laquelle on ne peut pas vivre de ce genre d’activité. Anthony enchaîne donc les boulots. Chauffeur poids-lourd, responsable d’entrepôt, gestionnaire de projet... Mais il n’abandonne pas le dessin qu’il pratique assidument après son travail.
Succès fulgurant
Sa première exposition, dans un bar de Marcq-en-Barœul, est un succès. Quelques temps plus tard, il est repéré par la galerie Signature Fine Art de Miami qui lui propose un contrat d’un an. Il démissionne pour se consacrer à la peinture.
A partir de là, les choses s’enchaînent très vite. Aket est sélectionné par la galerie Sakura à Paris pour customiser les Nike Air Jordan, avant de participer à l’exposition 86 street in the can aux côtés d’une centaine d’artistes mondiaux chargés de revisiter selon leur propre style la célèbre canette de bière à 8,6 degrés.
Divine Idylle
Et puis un jour, il est contacté par Coca Cola via une agence de communication londonienne. Après avoir signé un accord de confidentialité, la marque lui demande de dessiner sa vision de la femme parisienne. Finalement, Aket envoie une oeuvre déjà existante, une petite femme en bleu peinte sur du bois et baptisée Divine Idylle. La firme au ruban rouge dit banco !
C’est comme cela que le nordiste se retrouve dans une publicité de 2 minutes intitulée Masterpiece dans laquelle plusieurs chefs d’œuvre de la peinture prennent vie (la première à le faire, c'est d'ailleurs la sienne), comme la Jeune Fille à la perle de Vermeer, Le Cri de Munch, le Naufrage d’un cargo de Turner ou encore La chambre de Van Gogh à Arles. "Je vois Vermeer, je vois Warhol...J’étais émerveillé et je me demande ‘Pourquoi je suis à côté de ces grands noms' ?” s’interroge encore le street artiste qui n’en revient toujours pas.
Ce succès fulgurant ne semble pas lui monter à la tête. Lui, l’enfant "hyper introverti" qui dessinait quand les autres allaient jouer au foot, savoure d’avoir réussi à vivre de sa passion, envers et malgré tout. Le plus beau compliment, c’est d'ailleurs celui de ce père qui l’avait découragé d’aller dans une école de dessin : "Tu m’as bien prouvé que j’avais tort gamin. Félicitations !".
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