Cet article date de plus de quatre ans.

Le street artist Banksy expose une crèche de Noël emmurée à Bethléem

L'artiste de rue britannique expose depuis vendredi 20 décembre dans un hôtel de Bethléem, en Cisjordanie occupée, Une crèche emmurée,  "La Cicatrice de Bethléem".

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une oeuvre de Banksy exposée au Walled-Off hotel de Bethlehem le  20 décembre 2019. (AHMAD GHARABLI / AFP)

La dernière oeuvre de Banksy est exposée dans l'entrée de l'hôtel "Walled-Off" de Bethléem que l'artiste a ouvert en 2017 dans la ville palestinienne, et dont les chambres donnent sur le mur érigé par Israël en empiètant sur le territoire palestinien de Cisjordanie. "La Cicatrice de Bethléem" dénonce l'occupation israélienne de la Cisjordanie dans la ville qui symbolise la naissance du Jésus.

"La cicatrice de la honte"

Des mini pans de mur, sur lesquels des tags appellent à la paix et à l'amour, servent d'arrière plan à une crèche posée sur une petite table, avec à son pied des cadeaux. L'impact de l'obus sur le mur fait penser à une étoile au dessus de Marie, Joseph et Jésus, entourés d'une vache et d'un âne.

Pour le directeur de l'hôtel Wissam Salsaa, "La cicatrice de Bethléem" symbolise une "cicatrice de la honte".

"Le mur symbolise la honte pour tous ceux qui soutiennent ce qu'il se passe sur notre terre, tous ceux qui soutiennent l'occupation illégale" par Israël de la Cisjordanie, depuis 1967.

La crèche de Baksy exposée au Walled-Off hotel de Bethlehem le 20 décembre 2019. (AHMAD GHARABLI / AFP)

L'Etat hébreu a commencé en 2002 la construction d'une barrière, composée par endroits de blocs de béton de plusieurs mètres de haut, pour se protéger des incursions de Cisjordanie en pleine vague d'attentats palestiniens au cours de la deuxième Intifada (2000-2005). La Cour internationale de justice a déclaré illégale sa construction en 2004.

Israël affirme que la barrière continue de le protéger d'attaques d'assaillants venant de Cisjordanie. Pour les Palestiniens, la barrière est l'un des symboles les plus honnis de l'occupation israélienne.

Pousser les gens à réfléchir

Les conflits, le mur et les Territoires palestiniens sont depuis longtemps une source d'inspiration pour Banksy, rendu célèbre par ses peintures au pochoir dans l'espace public.

Avec celle-ci, il contribue "à sa manière" aux festivités de Noël qui auront lieu la semaine prochaine à Bethléem, ville où est né Jésus selon la tradition chrétienne.

Le "Walled-Off" que Banksy a ouvert en 2017 dans la ville palestinienne et dont les chambres donnent sur le mur érigé par Israël et qui empiète en Cisjordanie. (AHMAD GHARABLI / AFP)

"C'est une façon formidable et différente de parler de Bethléem, pour pousser les gens à réfléchir davantage à la manière dont nous vivons ici", a déclaré M. Salsaa, qui n'était pas en mesure d'indiquer si l'oeuvre était vouée à rester dans son établissement.

Banksy "essaye de diffuser la voix des Palestiniens dans le monde à travers l'art et crée un nouveau modèle de résistance grâce à cet art", s'est félicité M. Salsaa.

Récidiviste

L'artiste a commencé à se faire connaître en 2003 en Angleterre par ses graffitis subversifs - gardes royaux en train d'uriner sur un mur, policiers échangeant un baiser passionné.

Il s'était déjà rendu à Bethléem en 2007, laissant derrière lui un certain nombre de graffitis sur le mur de sécurité, dont une fillette fouillant au corps un soldat israélien les bras en l'air, son fusil posé à côté de lui.

Une oeuvre de Banksy exposée au Walled-Off hotel de Bethlehem le 20 décembre 2019. (AHMAD GHARABLI / AFP)

En 2005, il avait peint neuf pochoirs - dont une échelle posée sur le mur ou une petite fille emportée par des ballons - voulant mettre en évidence l'impact du mur sur la vie des Palestiniens.

Le mur de sécurité est devenu à la fois un lieu de protestation et un terrain d'expression politico-artistique. Les fresques qui le recouvrent par endroits en font une attraction pour les touristes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.