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Le street art fait les belles heures des galeries et des musées

De la rue aux plus grandes galeries internationales, en quarante ans le street art a gagné ses lettres de noblesses. Reconnu comme mouvement artistique, l'art urbain est aujourd'hui objet de collection et de marketing. Parmi les passionnés, il y a ceux qui traquent dans les rues des oeuvres d'artistes connus et puis il y a les galeristes toujours prêts à dénicher les artistes en devenir.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Pinacothèque consacre actuellement une exposition au street art."Pressionnisme" jusqu'au 13 septembre 2015
 (France 3 / Culturebox)

Considéré comme marginal, dégradant, illégal, le street art trouve aujourd'hui une légitimité inédite. Né dans la rue sur des supports urbains d'accès souvent délicats, le mouvement porté par des artistes de renommée internationale a gagné sa place sur le marché de l'art. De la rue au musée, itinéraire d'un mouvement débridé. 

Reportage : A. Chopin / O. Palomino / B. Vidal


Une passion collection accessible dans la rue

Quand la rue est une galerie à ciel ouvert il est facile pour les amateurs de street art de satisfaire leur passion gratuitement. Il suffit de lever les yeux, se faufiler dans les ruelles, rester curieux et la ville se transforme en hall d'exposition. David Gilchrist est un amateur éclairé, chaque fois qu'il tombe amoureux d'une oeuvre dans la rue il la capte pour en ramener une reproduction chez lui. . "Pour moi, le mur est un support, tout comme une toile ou du papier ". Aujourd'hui sa collection compte plus de cent oeuvres de street-artistes.
David Gilchrist dans son appartement qui lui sert aussi de musée
 (France 3 / Culturebox)

Le steet art s'institutionnalise

Depuis une dizaine d’années le street art est en passe d'être reconnu par les milieux autorisés. Les expositions dans les plus grands lieux culturels du monde entier se succèdent : la Tate à Londres en 2008, la Fondation Cartier à Paris en 2009 ou le MOCA en 2011 à Los Angeles, la Pinacothèque de Paris en ce moment, la dernière Nuit Blanche de Paris était, elle aussi, entièrement dédiée au "pressure art" ou pressionnisme en fançais. A Paris, une cinquantaine de galeries sont spécialisées dans le mouvement.  


Encore des petits prix 

Parmi les grands noms du street art actuel, Shepard Fairey, Bansky et le français JR sont dans le top des artistes les mieux payés. Mais aujourd'hui on peut encore acheter une oeuvre du street art à prix raisonnable. Arnaud de Saint Preux, directeur de la Galerie ligne 13 le confirme : "On a des oeuvres à partir de 450 €". 
Si les oeuvres de Banksy peuvent atteindre 100 000€, celles de la Galerie Ligne 13 ne dépassent pas les 650€
 (France 3 / Culturebox)

Sur la toile et dans les bacs

De la rue à la toile, le steet art étend peu à peu sa notoriété via le web. Benoît Brigault a crée un site internet entièrement dédié aux arts urbains. La Galerie Newarty's propose un catalogue de pièces uniques et authentiques.

Collages, pochoirs ou graff on y trouve aussi des maquettes de bus RATP tagués. "Les gens que l'on appelait des vandales dans les années 80, sont de vrais artistes qui travaillent en atelier et qui ont d'autres propositions à faire que d'écrire un nom sur un morceau de mur", explique-t-il. 
Maquette de bus ratp, objet d'art et d'expression par excellence
 (France 3 / Culturebox)


De l'interdiction au marketing 

Traqué, interdit, effacé, le street art gagne peu à peu les coeurs ; il est de plus en plus toléré puis exposé. Aujourd'hui il est aussi la coqueluche des communiquants. Depuis 2010, les institutions culturelles et la publicté investissent ce nouveau filon sans chercher vraiment à le comprendre ou à l’expliciter. A l'image du pop art dans les années 60, l’art urbain devient peu à peu objet de marketing.

Le street art aurait-il vendu son âme ? Pour l'artiste Mister Pee et le graffeur Wire la manière de procéder n'a pas changé : "Chacun ses convictions, le jour où j'aurai l'impression de me faire acheter ou que je me pervertis, je me poserai des questions", assure ce dernier. 

L’exposition "Le Pressionnisme 1970 - 1990, les chefs-d’œuvre du graffiti sur toile de Basquiat à Bando"à la Pinacothèque de Paris jusqu'au 13 septembre 2015


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