Calais : Banksy critique la France dans une nouvelle oeuvre
Une image qui fait mouche
Banksy tape encore une fois dans le mille en utilisant une image de Cosette tirée de la comédie musicale "Les Misérables", ultra connue en Angleterre, et qui parle donc très fort à l'imaginaire de ses concitoyens. A ses pieds, un dessin de bombe lacrymo d'où s'échappe un nuage de gaz qui l'enveloppe. Derrière elle, un drapeau français déchiqueté, qui en dit long lui aussi.Une façon limpide pour le street-artist anglais de critiquer les gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre françaises début janvier pour évacuer les migrants de "la jungle" de Calais.
Une oeuvre accompagnée d'une vidéo
Au cas où son oeuvre ne serait pas suffisamment explicite, le mystérieux artiste britannique l'a accompagnée pour la première fois d'un code QR en bas à gauche, qui renvoie à une vidéo en ligne que les passants peuvent visionner sur leurs smartphones.Sur cette vidéo de 7 minutes, filmée côté réfugiés le 5 janvier 2016, on voit les forces de l'ordre françaises repousser dans l'obscurité les migrants à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau.
L'oeuvre est déjà recouverte de contreplaqué
Alors que des dizaines de fans de Banksy venaient immortaliser cette nouvelle oeuvre, le propriétaire des murs a souhaité la voir disparaitre. Des ouvriers ont été vus lundi en train de tenter d'enlever au pied de biche le panneau de bois d'un magasin en travaux sur lequel elle a été réalisée, puis y renoncer, dit-on, par peur de l'abîmer.Elle a finalement été recouverte de panneaux en contreplaqué, afin de "la protéger" selon le promoteur immobilier. Dimanche soir, elle avait fait l'objet d'une tentative de vol mais les deux hommes s'étaient enfuis. Les oeuvres de Banksy, souvent volées sur les lieux où il les réalise, s'échangent à des prix astronomiques sur le marché de l'art.
Un artiste solidaire des réfugiés
Banksy s'intéresse de près aux migrants et réfugiés en transit dans "la jungle" de Calais. En octobre, il avait fait acheminer le matériel de construction de son parc d'attractions parodique Dismaland à Calais pour construire des refuges aux migrants.
En décembre, il avait à nouveau marqué sa solidarité en semant des oeuvres en plusieurs points de la ville, et en particulier un pochoir rappelant que Steve Jobs était un migrant syrien venu de Homs avant de devenir le patron révéré d'Apple.
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