Avant de parler du mystère Banksy, il faut d’abord rappeler aux non-initiés du street-art de qui on parle. En l’occurrence d’un artiste qui depuis 1993 se fait remarquer sur les murs de Londres mais aussi de Gaza, de Jérusalem avec ses pochoirs, peintures, sculptures et détournements d’objets urbains. Il a réussi des coups d’éclat comme pénétrer en 2005 au Moma à NewYork, au Louvre, pour y afficher ses propres œuvres, sans jamais être "pris", et sans que son identité réelle soit dévoilée. L’artiste fait même l’objet de débats assez intenses pour savoir s’il est un génie ou un imposteur. L’être humain ayant horreur des choses qu’il ne peut maîtriser ou expliquer, ce mystère a poussé une équipe de chercheurs du Journal of Spatial science à se mobiliser pour découvrir qui était le vrai Banksy, déployant pour se faire des méthodes dignes de la police scientifique. Cette équipe a utilisé le profilage géographique : on localise une série de crimes attribués au même suspect pour déterminer la zone de résidence la plus probable du criminel.Reportage : L. de La Mornais / C. Obert / N. Boothby Les chercheurs ont donc rassemblé les positions des 140 œuvres de Banksy dispersées à Londres et à Bristol. Ils ont ensuite calculé la probabilité qu’il réside dans les endroits où la densité de ses oeuvres est la plus élevée. Bilan : ces lieux ont tous été fréquentés par un certain Robert Cunningham, déjà cité en 2008 par le Daily Mirror. Tout ça pour ça ? a-t-on envie de dire...Mais pour les chercheurs, ce travail était aussi une façon de tester et de démontrer le potentiel du profilage géographique qui peut servir à localiser la source d’une épidémie et peut-être aussi de prévenir une attaque terroriste.