À Cuiseaux, Speedy Graphito donne un coup de bombe sur la peinture de Puvis de Chavannes
À l’occasion de la sixième biennale "Cuiseaux Pays des Peintres" en Saône-et-Loire, le street art porte un nouveau regard sur la peinture classique.
Depuis six ans, les organisateurs de la biennale des arts de Cuiseaux (Saône-et-Loire) ont à cœur de faire rayonner des artistes contemporains inspirés par la peinture classique. C'est le cas encore cette année avec le street artiste Speedy Graphito qui s'est plongé dans l'œuvre du peintre Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898).
Référence française du street art
Considéré comme l’un des pionniers du street art en France, Speedy Graphito a pour l'occasion de la biennale réinterprété deux tableaux célèbres de Puvis de Chavannes : "L’été" et "Le jeune noir à l’épée". "Quand on regarde les tableaux de Speedy Graphito, on voit qu'il y a beaucoup de couleurs mais aussi beaucoup de références à l'histoire de l'art", constate Gilles de Courtivron, président de l'association Cuiseaux Pays des Peintres.
Disséminées dans les galeries de la mairie et la galerie du Château des Princes d’Orange, une centaine d'œuvres de Speedy Graphito, placées en miroir avec des tableaux classiques, interpellent le regard du public. Tout au long de la visite, les médiateurs de la biennale décryptent ce nouveau regard. "Le monsieur vient de m'expliquer mais je n'avais pas vu le lien", s'interroge une visiteuse. "J'aime bien Speedy Graphito, je suis plus moderne", se réjouit un autre visiteur.
La visite se poursuit aussi à l'extérieur ou une quarantaine de grandes reproductions sont réparties dans le centre-bourg de Cuiseaux. Enfin - et c’est une première - Speedy Graphito a imaginé des structures gonflables qui flottent sur le grand bassin devant l’hôpital, comme ce dragon géant qui fait chauffer la température de l'eau.
Punk inspiré du classique
Le monde de Speedy Graphito est en perpétuel renouvellement. Si bien qu'il multiplie les supports de son œuvre. Il s'est ainsi initié à la sculpture, la gravure et aux arts numériques. Ses débuts, plutôt punk, ne sont jamais bien loin tant il aime jouer avec les conventions. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il se frotte à la peinture classique. En 2018 à Reims, les icônes pop du street artiste dialoguaient déjà avec les tapisseries du palais de Thau. "J'ai toujours aimé la confrontation des styles et des époques qu'on retrouve dans mon travail", déclarait-il alors.
À l'occasion de la biennale des arts de Cuiseaux, une cinquantaine d’œuvres de Pierre de Puvis de Chavannes sont exposées dans deux salles mises à disposition par la ville.
Biennale des arts de Cuiseaux jusqu'au 25 septembre 2022
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