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Quand la cicatrice fait naître une oeuvre d'art : la sculptrice Catherine Chabert redonne vie aux objets grâce au kintsugi

L'artiste installée à Cognac en Charente a adopté cette technique ancestrale japonaise. 

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Oeuvres de la céramiste Catherine Chabert  (France 3 Nouvelle Aquitaine)

Catherine Chabert est céramiste, peintre, sculptrice mais aussi photographe. Dans son atelier situé à Cognac, elle nous fait découvrir l'une de ses spécialités : le kintsugi. 

portrait sculptrice
portrait sculptrice portrait sculptrice

Sublimer les cicatrices 

La technique du kintsugi est une tradition originaire du japon et utilisée dès le XVe siècle,, qui consiste à réparer des céramiques à la laque d'or, en laissant la fissure apparente. Lorsque Catherine Chabert découvre cet art de la restauration, c'est un véritable coup de coeur. "La pièce une fois cassée peut avoir une deuxième vie et même être encore plus belle", se réjouit-elle. Une démarche qu'elle fait sienne et qui lui permet aussi de soigner ses blessures intérieures. "Après ça, j'ai décidé de travailler sur mes propres cicatrices", confie-t-elle. 

Photo de Catherine Chabert (France 3 Nouvelle-Aquitaine)

Le kintsugi est aussi une philosophie, un moyen de soigner l'âme, de s'accepter tel qu'on est, avec toutes ses imperfections. "Si on recouvre d'or ces cicatrices, elles vont être sublimées et ce corps qui était abimé, il est magnifié par ces cicatrices. C'est aussi une forme de résilience", raconte l'artiste.

Artiste protéiforme

Céramiste de formation, issue de l'école d'art céramique de Vallauris, Catherine Chabert travaille la terre avec des cuissons en faïence, grès ou en Raku (résultat d'une technique d'émaillage japonaise). Au fil du temps, elle a expérimenté de nombreuses autres techniques que le Kintsugi. Le bronze, l'or céramique, la peinture, la gravure, le Land Art, la photographie cyanotype, jusqu'à l'écriture ou encore le montage vidéo, Catherine Chabert est toujours à la recherche de nouveautés. "On peut être ému par un arbre dont l'écorce est blessée, un mur fissuré parce qu'ils ont tous une histoire à raconter", dit-elle. Son univers est très marqué par le féminin.

Son dernier ouvrage, intitulé La Belle endormie, est à découvrir dans le parc François 1er de Cognac.

L'Art de Rien n°4 : "La belle endormie" dans le Parc François 1er à Cognac

Publiée par Catherine Chabert Artiste sur Dimanche 16 février 2020

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