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Le musée Girodet de Montargis rend hommage à Triqueti, sculpteur des portes de la Madeleine

Le musée de Loiret propose jusqu'au 2 avril 2023 une exposition temporaire sur "La force du trait" du sculpteur du XIXe siècle.

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Son nom n'est connu que des connaisseurs de l'histoire de l'art. Et pourtant le sculpteur Henry de Triqueti (1803-1874) est l'une des plus grandes figures du mouvement du romantisme. Jusqu'au 2 avril 2023, le musée Girodet de Montargis (Loiret) lui donne ses lettres de noblesse avec la très belle exposition intitulée La force du trait

Expo Triqueti musée Girodet
Expo Triqueti musée Girodet Montargis Expo Triqueti musée Girodet (France 3 Centre-Val de Loire / C. Launay / V. Logereau / L. Vaury)

Les portes de la Madeleine, un tremplin

Dès l'entrée du musée, Anne-Louis Girodet et son disciple Henry de Triqueti accueille le visiteur. Placés côte à côte, un buste du sculpteur et un autoportrait du peintre semblent converser comme à l'époque où l'un enseignait à l'autre les beaux-arts. 

Le jeune artiste apprend vite et son talent est rapidement repéré. Au point qu'il devient l'un des artistes français les plus demandés de son temps. En témoigne cette commande officielle en 1834 des portes de l'église de la Madeleine à Paris. Monuments sculptés en bronze, elles représentent des scènes bibliques. "Ces portes reçoivent un grand enthousiasme, beaucoup de critiques élogieuses. C'est ce qui fait démarrer la carrière de Triqueti", explique Sidonie Lemeux-Fraitot, directrice du musée Girodet.

 

"Le Taj-Mahal de l'Angleterre" 

Favori de la famille d’Orléans, le succès de Triqueti ne s'arrête pas à la France. Au milieu du XIXe siècle, le sculpteur s’installe en Angleterre. Outre-Manche, son art séduit la reine Victoria. Qui lui passe commande d’une chapelle funéraire et d'un très beau gisant en hommage à son époux regretté le Prince Albert. "C'est le Taj-Mahal de l'Angleterre !", s'amuse Sidonie Lemeux-Fraitot.

La directrice du musée Girodet ajoute : "C'est une œuvre d'art total où Triqueti conçoit non seulement de la sculpture mais aussi tous les arts décoratifs avec des pierres semi-précieuses, des marbres de couleurs qui donnent un ensemble très coloré avec au milieu un tombeau tout blanc". 

Inventeur de la tarsia

Le parcours est aussi l’occasion de redécouvrir l’œuvre de cet artiste unique, inventeur du procédé de la tarsia. Il s'agit d'une marqueterie de marbres sur lesquels il incisait un dessin rempli de ciment coloré. Grâce à l’art de la sculpture, il pénètre dans l’intimité de ses créations, du dessin jusqu’au marbre. "Après son voyage en Italie, il invente des tableaux de marbre, c'est-à-dire des marqueteries de marbres de plusieurs couleurs et des marbres précieux", détaille Sidonie Lemeux-Fraitot. Après avoir choisi très précisément ces grandes plaques de marbres colorés, Triqueti va les assembler et créer des scènes en aplat de pierre. 

Technique de la tarsia développée par Triqueti (France 3 Centre)

Depuis sa réouverture en 2018, le musée Girodet de Montargis n'en finit pas d'enrichir sa collection avec des artistes régionaux. C'est le cas du sculpteur Henry de Triqueti, natif de Conflans-sur-Loing (Loiret). Pour cette exposition, le musée expose 35 études du sculpteur, des dessins au fusain qui illustrent des figures religieuses ou des représentations plus intimes. Après l'exposition temporaire qui lui est consacrée, le musée lui dédiera un nouvel espace permanent.

 

Exposition "Henry de Triqueti, la force du trait", du 3 décembre 2022 au 2 avril 2023 au musée Girodet à Montargis. Ouvert au public du mercredi au dimanche de 14h à 18h, sauf jours fériés.
Tarifs : 4 et 2€
En période d’exposition temporaire :
Plein tarif : 6€, tarif réduit : 4€

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