Le Louvre préempte les deux derniers pleurants du tombeau du duc de Berry
Représentés dans une attitude traditionnelle de désolation et vêtus d'un drapé, ces deux personnages en marbre ont été exécutés vers 1410-1416 par Jean de Cambrai, un des grands sculpteurs de son temps. Estimés entre 4,5 et 5,5 millions d'euros, ils ont été vendus 5,025 millions. Le produit total de la vente a atteint 6.594.338 euros.
Jean de Cambrai a sculpté cinq pleurants
Le musée du Louvre s'est réjoui dans un communiqué de l'acquisition de ces pleurants, "oeuvres majeures du Moyen Age". Permise par "le soutien actif du ministère de la Culture", l'arrivée au Louvre de ces deux pièces, issues d'une collection privée, complète ainsi la collection du département des Sculptures du musée, "une des plus importantes au monde".Le tombeau commandé par Jean de France, duc de Berry, pour être érigé dans la Sainte-Chapelle de Bourges, comprenait un gisant sur une dalle de marbre, avec un soubassement décoré de quarante pleurants. Mort en 1438, Jean de Cambrai n'a sculpté que le gisant et cinq pleurants (l'un est au musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg et les deux autres au musée de Bourges).
Deux pleurants en albâtre du même tombeau déjà au Louvre
Ces statuettes viennent rejoindre au Louvre deux pleurants en albâtre, issus du même tombeau et exécutés au milieu du XVe siècle par Étienne Bobillet et Paul Mosselmann sur commande de Charles VII.Transporté dans la cathédrale de Bourges, le tombeau fut très endommagé à la Révolution. 29 pleurants ayant échappé aux destructions ont été répertoriés.
Jean de France, grand mécène de son époque, est notamment le commanditaire du manuscrit enluminé des "Très riches heures du duc de Berry".
Le Louvre préempte aussi une plaque en émail
Mercredi, le Louvre a également préempté une plaque en émail peint en grisaille à rehauts d'or représentant l'allégorie de la Dialectique, de Jean II Pénicaud (vers 1540-1545), qui s'est vendue 103.500 euros (estimation : 50.000-100.000 euros).Une fois prononcée, lors de la vente, la formule légale "sous réserve de l'exercice du droit de préemption de l'Etat", le Louvre dispose de quinze jours pour confirmer ses achats. S'il renonce, les oeuvres reviendront au dernier enchérisseur.
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