La "Joconde soissonnaise" s’envole pour un séjour d’un an au Metropolitan de New York
Surnommée la "Joconde soissonnaise", la sculpture du visage d’une femme noire de Jean-Antoine Houdon traversera l’Atlantique pour être exposée pendant un an au prestigieux musée newyorkais.
C’est l’histoire d’un trésor qui quitte un temps Soissons dans l'Aisne pour s’envoler à près de 6 000 km de là, à New York. Surnommée la Joconde soissonnaise, l’œuvre Tête de négresse de Jean-Antoine Houdon se laissera admirer au très prestigieux musée Metropolitan (Met) pendant un an. Ce visage aux traits fins et au regard mystérieux trônera à partir de mars à l’entrée de l'exposition intitulée Fictions of Emancipation, consacrée à l’émancipation des esclaves. "C’est une très grande fierté pour la ville", assure François Hanse, adjoint à la mairie de Soissons.
Ce voyage sera l’occasion de révéler tous les secrets de l’œuvre en plâtre, en particulier la manière dont elle été fabriquée en 1781 par le sculpteur français Jean-Antoine Houdon. Le Met pourra "effectuer des études et des examens radiographiques sur l’œuvre", explique Christophe Brouard, directeur du musée de Soissons. Un moyen d'obtenir des "compléments scientifiques, c'est toujours intéressant pour enrichir notre connaissance d’un objet", ajoute Christophe Brouard.
Témoin de l'abolition de l'esclavage
La "Joconde soissonnaise", bien qu’âgée de 241 ans, est encore au cœur de l’actualité. Son histoire toute particulière en fait le témoin de l’esclavage et de l’émancipation des populations noires. Ce visage était à l'origine une étude : une oeuvre préparatoire d'une statue destinée à orner une fontaine royale Mais sur son buste originel, malheureusement détruit, l’artiste avait ajouté a posteriori la date de la fin de l’esclavage, pour en faire une oeuvre à part entière.
L’exposition du Met, intitulée Fictions of Emancipation, retracera les histoires de l’esclavage transatlantique, à travers la sculpture occidentale : une place toute trouvée pour l’œuvre de Houdon.
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