Dérangeant et intrigant, des animaux empaillés au service de l'art contemporain
L'église des Trinitaires à Metz n'est plus un lieu de culte mais un lieu de culture. Concerts , performances, projection de films : l'édifice accueille actuellement "No Man's Land", une exposition d'art contemporain qui explore les limites de la liberté.
Méfiez-vous, les animaux empaillés de Djan Silveberg et de Gilbert Coqalane ont bien des choses à nous apprendre.
Reportage : R. Elkaim / Y. Kreild / T. Maginot
Dans le langage scientifique on l'appelle la taxidermie. Passés dans les mains et les cerveaux des deux plasticiens, ces animaux pétrifiés sortent de leur torpeur et évoquent des thèmes chers à l'art contemporain.
Djan Silveberg explore les idéologie extrémistes, l'hyperconsommation et l'aliénation de l'individu à l'argent et au travail. Les oiseaux trônent sur un casque marqué du sceau nazi, l'écureuil assoit son pouvoir sur une liasse de billets et le petit poussin jaune au regard inoffensif porte une ceinture d'explosifs.
J'essaie d'apporter un éclairage sur ces caractéristiques d'hypermédiatisation, d'hyper individualisme. La société contemporaine a certaines caractéristiques qui font qu'on pousse les choses vers les extrêmes
Djan Silveberg - PlasticienJamais morbide, la taxidermie devenue artistique évoque plutôt la liberté chez Gilbert Coqalane. Son corbeau posé sur le rebord d'un panier de basket prêt à s'envoler dans le ciel bleu en est le plus bel exemple
La taxidermie me permet de redonner vie à des choses très codifiées qui à la base sont inertes
Gilbert Coqalane
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