Dans l’Orne, les œuvres du sculpteur Jean-Alexandre Delattre se sont arrachées lors d’une vente aux enchères
250 sculptures en métal forgé et soudé étaient mises aux enchères. Les prix se sont envolés à la grande déception de certains habitants de la région qui auraient bien voulu garder un souvenir de Jean-Alexandre Delattre.
Quatre à cinq fois les estimations
En ce samedi ensoleillé, il y avait foule à Marchainville, un village de l’Orne, le fief de Jean-Alexandre Delattre où l’artiste avait un corps de ferme. C’est ici que s’est déroulée la vente aux enchères. Des habitants de la région, des passionnés d’art sont dans l’atelier de l’artiste entourés des petites sculptures de Jean-Alexandre Delattre. Les plus imposantes sont exposées à l’extérieur. "On sent quelqu’un qui a du cœur. C’est un artiste complet qui est resté modeste. Avoir une de ses œuvres chez moi me comblerait" avoue Catherine Reignault, une artiste peintre locale présente dans la salle des ventes. Tous les acheteurs n’ont pas fait le déplacement, certains surenchérissent sur internet. À partir d’un métal, Jean-Alexandre Delattre arrivait à donner vie aux personnages qu’il sculptait. Un talent qui lui a permis d’exposer au Luxembourg, en Suisse, en Allemagne ou encore aux Etats-Unis. Alors avec cette notoriété internationale, la vente aux enchères a fait des déçus à Marchainville. Certaines créations ont été vendues plusieurs milliers d'euros. "Ça fait entre quatre à cinq fois les estimations. Ça s’envole" constate amèrement José qui repart bredouille. "J’aurais bien aimé avoir une pièce de Monsieur Delattre" ajoute-t-il déçu.
Un héritage artistique qui doit vivre
Jean-Alexandre Delattre est décédé le 20 juin 2022, à l’âge de 87 ans, deux mois après son épouse, laissant ainsi à ses héritiers son univers. Un héritage artistique prolifique qui prenait la poussière dans la maison natale. Alors pour que ces créations brillent à nouveau, ses enfants ont préféré s’en séparer. "On espère que nos parents sont fiers de ce qu’on fait. Ces sculptures ne vivent plus parce qu’ils ne sont plus là. Elles vivront plus facilement sur une cheminée ou dans un jardin, qu’ici enfermer dans un atelier sans la présence de mon père" conclue émue Florence Delattre.
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