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Au musée des Beaux-Arts de Lyon, "Le Rhône" et "La Saône" des frères Coustou sont restaurées sous les yeux du public

"Le Rhône" et "La Saône" sont les deux oeuvres des sculpteurs d'origine lyonnaise Guillaume et Nicolas Coustou, qui ornaient la statue équestre de Louis XIV sur la place Bellecour dans la Capitale des Gaules. Après leur restauration, elles rejoindront définitivement le musée des Beaux-Arts, qui leur promet un meilleur cadre de conservation. 

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une restauratrice atténue les taches sur "La Saône" de Nicolas Coustou.  (France 3 Auvergne-Rhône-Alpes)

Trois mois après avoir quitté le socle de la statue de Louis XIV place Bellecour, Le Rhône et La Saône, deux sculptures en bronze de Guillaume et Nicolas Coustou, ont retrouvé le public, le temps d'une visite ce mercredi 16 juin. Les statues ont été installées dans un abri aménagé dans le cloître du musée des Beaux-Arts de Lyon pour être restaurées. Mais ces chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle ne retrouveront pas la grande place lyonnaise après leur remise à neuf. Les bronzes resteront au musée des Beaux-Arts et seront disposés au bas de l’escalier d’honneur de l’abbaye des Dames de Saint-Pierre. 

Les deux statues des frères Coustou sont restaurées au musée des Beaux-arts de Lyon.
Restauration Rhône et Saône Les deux statues des frères Coustou sont restaurées au musée des Beaux-arts de Lyon.

Car leur ancien emplacement est tenu en partie responsable de leur état de dégradation, jugé "critique" : "ils [les bronzes] servaient hélas, depuis des décennies, de bancs, de marchepieds, de poubelle ou de support pour des inscriptions et des collages. Les deux œuvres ont également subi des actes de vandalisme", explique le musée dans un communiqué.

Atténuer les taches

Ces quinze derniers jours, les restaurateurs ont fait un premier nettoyage des statues et doivent maintenant atténuer les dernières taches. "La restauration, dans ce cas-là, c’est essentiellement un traitement de surface", explique Antoine Amarger, restaurateur de bronze. "Cela comprend du nettoyage, des retouches pour les parties qui sont choquantes visuellement et puis la protection. Je travaille pas mal sur des œuvres de cette époque-là, mais celles-ci sont particulièrement magnifiques et grandioses. Quand on voit qu’elles se dégagent petit à petit avec la restauration, qu’on arrive à les faire affleurer de manière bien plus évidente, c’est une satisfaction pour nous", s'émerveille-t-il. 

Mais pas question de tout effacer : les traces d'usure seront conservées à l'identique. Un ultime souvenir de leur ancienne vie place Bellecour, avant de déménager dans le musée des Beaux-Arts. "Le musée remplit sa vocation première qui est d'assurer la bonne conservation des œuvres, du patrimoine et en plus de pouvoir faire connaître leur histoire aux Lyonnais", avance Ludmila Virassamynaïken, conservatrice des peintures et sculptures anciennes. "Place Bellecour, elles étaient très familières. Mais on passait sans vraiment les regarder. Là, on va apprendre à apprécier leur qualité, je l’espère."

Une histoire mouvementée

Ce n’est pas la première fois que Le Rhône et La Saône sont séparées de Louis XIV. Pendant la Révolution, la statue équestre du Roi-Soleil, réalisée par Martin Desjardins, est fondue pour faire des canons. Le Rhône et La Saône trouvent un abri à l’Hôtel de Ville. En 1825, une nouvelle statue de Louis XIV est inaugurée place Bellecour. Mais son sculpteur, François-Frédéric Lemot, s’oppose au retour des bronzes à son pied. Le Rhône et La Saône vont tout de même retrouver leur place d’origine en 1957, à l’initiative du maire de Lyon Edouard Herriot. Avant leur départ pour les Beaux-Arts, elles étaient, avance le musée, les dernières statues de leur époque encore exposées en extérieur en France. Avant de rejoindre les collections du musée, les statues resteront visibles durant toute leur restauration grâce à des fenêtres aménagées sur les panneaux qui les entourent. 

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